Depuis son inauguration en 1994, le tunnel sous la Manche permet aux voyageurs et aux marchandises de traverser la mer sans craindre de se mouiller les pieds. Cette infrastructure hors norme a vu le jour après un long cheminement et demeure, malgré le divorce du Brexit, l’indispensable lien entre le Royaume Uni et le continent.
1. Une idée longue à concrétiser
Relier les îles britanniques au continent européen est un vieux rêve… Depuis 200 ans, 139 projets différents ont vu le jour dans l’imagination fertile des ingénieurs des deux côtés de la Manche. Tubes posés au fond de la mer, ponts fixes, chemins de fer sous-marins, les projets, parfois complètement invraisemblables, ont été nombreux aux XIXe et XXe siècles. Certains d’entre eux ont même vu les premiers coups de pioche avant d’être abandonnés.
Ainsi, en 1874, deux compagnies, l’une Française (l’Association française du tunnel sous-marin entre la France et l’Angleterre) et, l’autre Britannique (The Channel Tunnel Company) obtiennent une concession pour réaliser un tunnel ferroviaire sous la Manche. La construction de galeries d’essais en France et en Angleterre, mais le projet s’arrête en 1883 faute de capitaux nécessaires à sa poursuite.
2. Le rôle de Margaret Thatcher et Mitterrand
Ce ne sera que sous l’impulsion politique de Margaret Thatcher et de François Mitterrand que le rêve deviendra enfin réalité. En septembre 1981, lors d’un sommet franco-britannique à Fontainebleau, le chef de l’État français et le Premier ministre britannique lancent une étude sur une liaison transmanche. Avec une condition non négociable imposée par la « Dame de fer » qui lance son définitif « Not a public penny » : les financements du projet ne pourront qu’être privés.
En tout cas, le sommet est une réussite et le Président français et le Premier ministre britannique lancent une étude sur une liaison transmanche. Les deux pays signent le 12 février 1986 le traité de Cantorbéry qui entérine la binationalité du projet ferroviaire.