Bruno Marty, photographe, reporter indépendant, vient de faire paraître son livre intitulé Ouvrages d’art et paysages périgordins (Éditions BMTIK). Il est originaire de Sagelat en Dordogne comme l’est aussi Pierre Fabre, cadre honoraire de la SNCF, qui a signé les textes et les légendes accompagnant les images de l’ouvrage. Depuis une quinzaine d’années, Bruno Marty vit et travaille dans les îles des Tuamotu (Pacifique Sud) et ses travaux ont été publiés entre autres par Météo France, l’Office de la recherche scientifique et technique d’Outremer et le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). « Je vis en Polynésie mais cela ne m’empêche pas de revenir souvent à Sagelat. C’est mon port d’attache », dit le photographe. Lorsqu’il était enfant, Bruno Marty admirait les ouvrages d’art de la Dordogne. Devenu adulte, il s’est fixé comme challenge de les immortaliser.
En quinze années et aux quatre saisons, suivant la disponibilité que lui laissaient ses travaux polynésiens, il a parcouru quelque 5000 km sur les deux lignes TER traversant le département de la Dordogne, à savoir la radiale allant d’Agen à Périgueux et la transversale de Sarlat à Bordeaux. Il a effectué de nombreux repérages pour choisir le meilleur angle de prise de vue, tenir compte de l’heure du passage du train et de la lumière à ce moment précis. « Dans le livre, chaque photo montre un train circulant sur un ouvrage d’art avec, pour décor, les paysages périgordins qui sont fantastiques », commente Bruno. « J’ai souhaité que cette succession d’images et leur agencement chronologique, délibérément choisi, donnent au lecteur “itinérant” le sens d’un voyage de rêve. » Pierre Fabre, cadre honoraire de la SNCF et fin lettré, a enrichi les photos de ses commentaires érudits.
Entré à la SNCF à Paris-Nord en 1963, « au temps de la vapeur » comme il aime à dire, il a poursuivi sa carrière professionnelle au sein de l’entreprise ferroviaire. Après Paris, il a travaillé à Bordeaux, Limoges, Nice, Tarbes, Pau (pendant dixhuit ans) et Périgueux, où il a pris sa retraite en 2000, au terme de trentesept années durant lesquelles il a connu la généralisation de l’électrification et la grande vitesse. « Ma vie de cheminot a été des plus enrichissantes qu’il soit. J’ai même eu l’honneur d’être invité dans le train inaugural de service de la liaison ferroviaire transmanche, l’Eurostar, en 1994 », explique-t-il. « Le livre est pour moi un hommage rendu à mes ancêtres cheminots, mais aussi à mon petit-fils, qui représente la quatrième génération des chemins de fer dans notre famille. »