Jusqu’au 11 février prochain, les abonnés à Canal + peuvent visionner Une vie. Ce film britannique signé James Hawes conte l’incroyable histoire de Nicholas Winton, un jeune banquier de la City de Londres, qui parviendra à sauver de la déportation près de 669 enfants juifs tchécoslovaques. Un acte de résistance hors norme resté inconnu pendant un demi-siècle…
Maidenhead, petite ville tranquille de l’ouest de Londres, le lendemain du krach boursier d’octobre 1987. Sous la pression de sa femme Grete (Lena Olin), Nicholas Winton (Anthony Hopkins) se lance enfin dans le tri des affaires qui encombrent leur petite maison. Dans un tiroir de son bureau, le vieil homme tombe sur une vieille pochette en cuir qui contient de nombreux documents dans le sauvetage de centaines d’enfants juifs tchécoslovaques. Ressurgit alors un passé qu’il a enfoui pendant près de 50 ans. Ses souvenirs le conduisent en 1938 au lendemain des accords de Munich.
Alors qu’il est un jeune agent de change de la City voué à un brillant avenir dans la finance, le jeune Nicholas Winton décide de troquer des vacances sur les pistes de ski suisses contre un séjour à Prague. Il rencontre sur place Doreen Warriner (Romola Garai), une économiste britannique
qui a créé la section locale du Comité britannique des réfugiés. Ses visites dans les camps de réfugiés des alentours de Prague où s’entassent dans des conditions terribles des réfugiés juifs venus d’Allemagne, d’Autriche, mais également des Sudètes, région tchécoslovaque qui compte une importante communauté allemande et a été annexée par Hitler à l’occasion des Accords de Munich sont difficiles.
Le jeune homme est bouleversé et décide d’agir. Alors qu’il semble impossible de venir en aide à ces foules désespérées, il se lance dans une incroyable entreprise : la mise à l’abri des plus fragiles de ces réfugiés, les enfants. Il doit d’abord convaincre les responsables communautaires de lui confier leurs enfants. Il fait un bureau de sa chambre d’hôtel. Dans la salle animée d’un café, il crée avec ses amis du Comité britannique des réfugiés une « section enfant » dont personne en Grande-Bretagne ne connaît l’existence. C’est cette section qui entreprend de remplir toutes les obligations administratives pour permettre aux enfants de faire le voyage entre la gare centrale de Prague et celle de Liverpool Street à Londres.
Mais le temps manque, le congé du jeune Britannique touche à sa fin. Il demande alors à la banque qui l’emploie une semaine de vacances supplémentaire. Ses employeurs refusent. Le jeune homme laisse alors Trevor Chadwick (Alex Sharp) et Doreen Warriner gérer les choses à Prague. De retour en Grande-Bretagne, Sir Nicholas organise, avec le soutien actif de sa mère Babette (Helena Bonham Carter) et en lien avec le Foreign Office, l’arrivée des jeunes réfugiés.
Il faut notamment trouver des fonds pour la garantie de 50 £ exigée par le gouvernement britannique pour couvrir le retour éventuel des enfants. Il doit également trouver des familles d’accueil disposées à accueillir les enfants et obtenir les différents visas d’entrée et de sortie. Certains enfants ont même reçu de faux visas, ce qui a accru le danger de l’opération et, à certaines occasions, Sir Nicholas a falsifié des documents du ministère de l’Intérieur, pour pouvoir en disposer à temps à Prague avant le départ des enfants.
15 mars 1939, la Wermacht entre dans la capitale tchécoslovaque sans un coup de feu. Les dernières illusions se brisent pour l’importante communauté juive de la capitale tchécoslovaque. Le temps presse… Nicholas Winton parviendra à faire partir et sauver 669 enfants.
La plupart des enfants sauvés voient pour la dernière fois leurs parents sur ce quai de la gare centrale de Prague. 85 % de ces rescapés les ont définitivement perdus en quittant la Tchécoslovaquie. Le trajet est long et surtout passe par le Reich. Le train doit en effet rejoindre le port hollandais de Hook en transitant par Nuremberg et Cologne. Pendant tout le trajet les soldats nazis terrifient les jeunes voyageurs. Ce n’est qu’une fois la frontière hollandaise passée que les enfants peuvent respirer. Enfin, après ce périple éprouvant, c’est l’arrivée en Grande-Bretagne et le début d’une nouvelle vie au sein des familles d’accueil sélectionnées.
Le 9e convoi – le plus important avec plus de 250 enfants à son bord – ne quittera jamais le quai de la gare de Prague. L’invasion de la Pologne et l’entrée en guerre de la Grande-Bretagne ferment les frontières. La grande majorité de ces enfants n’ont pas survécu à la Shoah. Malheureusement, les juifs et les opposants au nouveau régime du pays sont désormais livrés à eux-mêmes face à la barbarie nazie… L’historienne spécialisée dans la Shoah, Elisabeth Maxwell, qui se trouve être la femme du magnat de la presse Robert Maxwell, découvre l’incroyable histoire de Winton. Un article est publié dans le Sunday Mirror. Puis, une productrice et journaliste de la BBC, Esther Rantzen, se saisit de l’histoire. Son émission, That’s Life, va alors être le théâtre d’un grand moment d’émotion…
A voir sur MyCanal jusqu’au 11 février 2025. Une vie de James Hawes.
BBC Film. Grande-Bretagne. (2023)