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Fouille archéologiques métro thessalonique. © Elliniko Metro

Fouille archéologiques métro thessalonique. © Elliniko Metro

Grèce. Thessalonique : sous le métro, l’histoire

13 janvier 2025
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Par : Samuel Delziani

Inauguré le 30 novembre dernier, le métro de Thessalonique accueille ses premiers voyageurs après plus de 20 ans de travaux. Si ce chantier a tant duré, c’est notamment parce qu’il a permis de mettre au jour plus de 300 000 trésors archéologiques.

En mettant en service l’ouvrage public le plus moderne de Grèce, Thessalonique semble sortir enfin de sa torpeur… La première ligne de son métro automatique flambant neuf relie depuis le 30 novembre dernier l’est et l’ouest de la ville en 18 minutes. Chargé de ce nouveau réseau, l’entreprise publique Elliniko Metro a attribué le contrat pour l’exploitation et la maintenance de cette première ligne de 9,6 km desservant 13 stations à la société Thema, une coentreprise fondée par le Français Egis et l’italienne ATM, la société publique des transports publics de Milan. Près de 313 000 passagers y sont attendus par jour. Les promoteurs du projet espèrent une réduction de 212 tonnes de CO2, grâce à la disparition de 57 000 voitures des rues de la ville.

Le projet est ancien. Selon l’aveu même du premier ministre grec, Kyriákos Mitsotákis, présent lors de l’inauguration du métro, une ligne du budget 1976 prévoyait les premiers crédits destinés aux fouilles exploratoires… Les habitants se souviennent probablement qu’en 1999 déjà une banderole placée à l’entrée de la foire internationale de la ville promettait l’arrivée imminente du métro. Mais, le chantier est réellement lancé en 2006.

Initialement prévue en 2015, la mise en service du système de transport de la deuxième ville du pays ne surviendra que près de dix ans plus tard. Dès le départ, les travaux ont été ralentis par des découvertes archéologiques majeures, notamment des vestiges de la période romaine et byzantine.

Un coût de 3 milliards d’euros

La crise économique grecque qui a touché le pays de 2008 à 2018 a exacerbé les retards. Le financement a été réduit et les travaux ont régulièrement été suspendus. Les conflits entre les entreprises de construction et les autorités locales ont également compliqué la réalisation du projet. A partir de 2020, le chantier a repris avec une meilleure coordination et une technologie plus moderne, mais tous ces délais ont aggravé la note. En tout, elle s’élève à 3 milliards d’euros. Pendant 20 ans, les archéologues ont eu du travail … Le chantier de construction du métro de Thessalonique a ainsi constitué la plus grande fouille archéologique jamais réalisée dans le nord de la Grèce.

Sur une surface de 30 000 m2, les chercheurs ont mis au jour quelque 300 000 découvertes retraçant l’histoire mouvementée de la cité. Le chantier du métro est devenu une grande entreprise de sauvetage du patrimoine local. Cette chasse aux trésors a également un coût : 203 millions d’euros ont été mobilisés pour entreprendre ces travaux archéologiques.

Edifiée au bord de la mer Égée, Thessalonique a une histoire riche et complexe, marquée par les grandes civilisations qui y ont posé leurs valises. Fondée en -315 av. J.-C. par Cassandre de Macédoine, Thessalonique doit son nom à son épouse, la demi-soeur d’Alexandre le Grand, Thessalonikè.

Grâce à sa position stratégique près de la mer Égée et au croisement des routes commerciales entre Occident et Orient, la cité devient rapidement un important centre économique et culturel. En -168 av. J.-C., Thessalonique passe sous le contrôle de l’Empire romain et devient une étape importante sur la Via Egnatia, une route majeure reliant Rome à Byzance. A l’époque byzantine, elle devient la deuxième ville la plus importante de l’Empire après Constantinople.

En 1430, Thessalonique est conquise par l’Empire ottoman. Sous domination ottomane, elle devient un important carrefour commercial abritant une population cosmopolite. Grecs, Juifs et Turcs y cohabitent et développent la ville.

Arrivée après l’expulsion des Juifs d’Espagne en 1492, la communauté juive séfarade de la ville joue un rôle central dans la vie économique et culturelle de la ville. Mais, la communauté est décimée par la Shoah pendant la Seconde Guerre mondiale.

Un métro qui préserve les traces de l’histoire

Cette longue histoire a laissé des traces, toujours bien présentes, enfouies dans le sol. Strates après strates, les archéologues ont mis au jour des centaines de milliers d’objets : pas moins de 50 000 pièces de monnaies, une imposante fontaine, les restes d’une église chrétienne primitive ; les vestiges de plusieurs ateliers d’orfèvrerie. Les fouilles ont également révélé la présence de plus de 5 000 tombes et tombeaux. Afin d’assurer la préservation, la récupération et la valorisation des découvertes dans les sous-sols de la ville, les tunnels ont été construits à une profondeur moyenne de 20 mètres. Certaines stations ont été redessinées pendant la construction pour permettre de préserver les objets là où ils ont été mis au jour. Ainsi, la station Demokratias a été décalée de 10 mètres quand un mur de l’époque byzantine a été découvert. Les fouilles ont également permis la découverte de nombreuses dalles de marbre provenant de la célèbre voie romaine connue sous le nom de Decumanus Maximus. Le tracé du métro de Thessalonique, qui traverse le centreville, suit l’axe de cette rue principale du tissu urbain antique de la ville, une rue de 16 m de large encadrée de rangées de colonnes et d’arcades. La rue partait de la Porte Dorée (Porta Aurea), aujourd’hui nommée place Vardari, et se terminait à la porte Kassandra, l’actuelle place Sintrivani.

D’importantes antiquités, représentatives de nombreuses périodes de la vie de la ville, ont également été mises en lumière lors de la construction des deux autres stations de métro situées dans les limites du centre historique de la ville. Il s’agit des stations Venizelou et Aghias Sophias situées dans des sites importants de l’ancienne ville de Thessalonique. Aujourd’hui, la station Venizelou abrite le plus grand musée en plein air du monde à l’intérieur d’un métro, où l’on peut découvrir des vestiges datant de la Rome antique. Tandis qu’à la station Agias Sofias, ce sont des couches de fragments de l’époque hellénistique à l’époque moderne qui sont exposées aux usagers.



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