Description

Milan – Naples
www.laviedurail.com
La Vie du Rail
– 4 janvier 2012
À la une…
Photo de couverture
L’espace intérieur « Smart » de l’Italo de NTV. Photo : SP
� Projecteur
Milan – Naples. L’Italo de NTV prêt pour le départ
� Une semaine
dans La Vie du Rail
Test. Le tram fret passe l’épreuve de la marche à Parisp. 6
Languedoc-Roussillon. Une résine pour sceller les traverses
sous le tunnel de Pertenère
p. 8
Midi-Pyrénées. Prolongement de la ligne B à Toulouse :
c’est acté !
p. 9
Bretagne. Le tramway de Brest aura sa 28
station
p. 10
Suisse. Des essais d’intéropérabilité à Bâle
p. 11
Industrie ferroviaire. Alerte à Bâle III !
p. 12
� Dialogue
Des gains (de temps) qui coûtent cher
� International
Italie. Une nouvelle gare romaine pour les trains à grande
vitesse
� Histoire
Déportation. Alain Lipietz entretient la « légende noire »
de la SNCF
� La vie des associations
Orientation scolaire. Des conseillers à l’écoute
des élèves et de leurs parents cheminots
� Sport
Haut niveau. Les athlètes préparent Londres
� Les programmes télé
� Jeux
�Agenda
Toutes les équipes
de La Vie du Rail vous souhaitent
une très Bonne Année 2012
�
La Vie du Rail
– 4 janvier 2012
UNE SEMAINE DANS
LA VIE DU RAIL
E
xpérimentation réussie
pour le tram fret à Paris, si
l’on en croit ses promoteurs.
Du 14novembre au 10dé-
cembre, un tram transportant
fictivement des marchandises
s’est inséré deux fois par jour
dans la circulation des tram-
ways de la ligne T3 entre Pont-
du-Garigliano et Pont-d’Ivry. Il
circulait sur 8 kilomètres du-
rant les heures creuses (à
11heures et à 14heures), du
lundi au samedi.
L’expérimentation a eu lieu à
une période de l’année de forte
affluence (le Salon de la porte
de Versailles attire beaucoup
de monde en fin d’année). Et
à des heures
«qui peuvent in-
téresser les chargeurs»
, selon la
RATP.
L’initiative revient à l’Apur (Ate-
lier parisien d’urbanisme), qui
souhaite évaluer la faisabilité
de ce projet et a créé un comité
de pilotage avec la mairie de
Paris, la RATP, le Stif, la région,
RFF et l’Ademe.
«L’objectif est
de proposer une alternative au
modèle de la logistique actuelle,
qui génère de nombreuses nui-
sances, CO
, congestion, acci-
dents… Le tram fret permet
aussi de contribuer aux objectifs
de report modal du Grenelle de
l’environnement et du livre blanc
de la Commission européenne»
souligne Joël Danard, respon-
sable de la mission Transport
de marchandises en ville à la
RATP. Le tram peut transpor-
ter quelque 80 tonnes de fret.
Soit l’équivalent de 3 semi-re-
morques. Il permet aussi l’arri-
vée des marchandises à heures
fixes, contrairement aux poids
lourds soumis aux embouteil-
lages.
« Le but de l’expérimentation
était de montrer qu’un tram
transportant du fret peut s’inter-
caler, sans impact ni ressenti né-
gatif, dans le trafic voyageurs»
explique la RATP. C’est exacte-
ment ce qui s’est passé. Selon
les enquêtes réalisées, 95% des
personnes sondées affirment
n’avoir pas perçu de change-
ments. Seuls quelque 20% des
voyageurs ont remarqué ces
tramways circulant à vide et
dotés de panneaux recouvrant
leurs surfaces vitrées. Et 84%
des interviewés estiment que
c’est une bonne idée.
Nouvelle étape pour aller plus
loin, l’Apur va lancer en début
d’année prochaine une étude
auprès des char-
geurs pour éva-
luer les flux po-
tentiels du tram
fret. Y a-t-il une
demande? Les
chargeurs sont-
ils prêts à parta-
ger les quais? Combien de
tram fret peut-on insérer sans
perturber le service pour les
voyageurs? Ce sont autant de
questions auxquelles devrait
répondre l’enquête, qui devra
aussi poser les bases d’un mo-
dèle économique. Casino et
Carrefour font partie des en-
seignes qui seraient intéressées
par le projet.
Et après? La RATP y réfléchit
déjà. Dans le cadre des appels
à manifestation d’intérêt sur la
mobilité lancés par l’Agence de
l’environne-
ment et de la
maîtrise de
l’énergie
(Ademe), la
RATP a déposé
une demande
de financement
afin de créer un démonstra-
teur, c’est-à-dire d’équiper une
ou deux rames pour achemi-
ner des marchandises.
Le coût du projet apparaît
d’ores et déjà relativement mo-
deste.
«Ce n’est pas comme si
nous demandions à un construc-
95% des personnes
sondées affirment
n’avoir pas perçu
de changements
pendant le test
Test.
Le tram fret
passe l’épreuve
de la marche
à blanc à Paris
Un tram transportant fictivement des
marchandises a roulé du 14novembre au
10décembre à Paris sur le réseau T3. Le test
visait à vérifier qu’il pouvait s’insérer
facilement dans la circulation sans perturber le
service voyageurs. Une nouvelle étude va être
lancée sur le modèle économique du projet, qui
pourrait participer au report modal en ville.
La Vie du Rail
– 4 janvier 2012
�
teur de plancher sur une nouvelle
rame. Nous avons besoin d’une
plateforme. Nous adapterons du
matériel à mi-vie ou en fin de vie.
Par exemple du matériel utilisé
à Nantes, à Grenoble ou une au-
tre ville, où on peut trouver un
matériel standard en fin de vie»
souligne Joël Danard.
Même si les études sont vali-
dées, la RATP ne pourra pas
transporter tout de suite des
marchandises, car elle n’a pas
cette compétence. Il lui faudra
donc attendre des modifica-
tions institutionnelles et régle-
mentaires pour pouvoir se lan-
cer sur ce créneau. Mais la
régie se montre déjà fortement
intéressée.
«Actuellement, il
existe seulement trois lignes de
tramway en Île-de-France. Mais
à l’horizon 2015-2020, il pour-
rait y en avoir 7, 8, ou 9. Si on
additionne les lignes exploitées
par la SNCF, nous disposerons
d’un réseau de plus d’une cen-
taine de kilomètres»
, souligne
Joël Danard. Une perspective
encore plus intéressante si, à
l’avenir, les centres-villes se fer-
ment aux véhicules les plus
polluants ou si des péages ur-
bains se mettent en place.
L’expérience parisienne est d’ail-
leurs suivie de près par d’autres
villes en France, comme Mont-
pellier et Nantes. Elle s’inspire
aussi de ce qui se fait déjà ail-
leurs en Europe, comme à Zu-
rich (en Suisse) qui recourt au
tram pour la collecte de dé-
chets, ou à Dresde (en Alle-
magne) pour l’acheminement
de marchandises.
Marie-Hélène POINGT
Matériel.
Lancement du premier
train long de 850 mètres
C
’est une première qui était
attendue depuis longtemps
par les opérateurs ferroviaires
et les chargeurs: après
12mois d’un travail compli-
qué entre les différents acteurs
du secteur (notamment RFF,
SNCF Infra et la direction des
circulations ferroviaires),
SNCF Geodis a fait circuler,
les 19 et 20décembre, un
train de marchandises long de
850 mètres. Soit
«le plus long
qui ait jamais circulé sur le ré-
seau ferroviaire
français»
, sou-
ligne la filiale
de la SNCF
dans un com-
muniqué.
Ce train pesant
2400tonnes a relié la fron-
tière espagnole (LeBoulou) et
le Luxembourg (Bettem-
bourg). Soit un parcours de
1054 km effectué en
15heures. Ce convoi de
grande capacité est composé
de 24 wagons double-coque
permettant de charger 48
semi-remorques, soit une ca-
pacité accrue de 33%, selon
le communiqué. Il
«repousse
la limite de longueur des trains
traversant la France qui était
jusqu’alors de 750 mètres»
pour
un poids de 1800tonnes.
C’est l’opérateur Lorry Rail, fi-
liale du groupe SNCF, qui a
commercialisé ce convoi en
partenariat avec les Chemins
de fer luxembourgeois (CFL),
les wagons Modalohr et le
transporteur Fret SNCF. Rap-
pelons que Lorry Rail trans-
porte des semi-remorques et
des conteneurs sur cette
«au-
toroute ferroviaire»
Le Boulou-
Bettembourg.
À partir de jan-
vier 2012, qua-
tre allers-retours
quotidiens y se-
ront effectués
avec des trains
longs. L’itinéraire Valenton-
Marseille a également été amé-
nagé pour permettre la circu-
lation de trains longs.
D’ici à 2014, les lignes majeures
du réseau français devraient
être adaptées à des trains en-
core plus longs: 1050mètres
pour des volumes de
3000tonnes, selon SNCF
Geodis qui en attend une com-
pétitivité accrue.
M.-H. P.
Hervé LEVIFVE/APUR 2011
Le tram fret a circulé
sur 8km du T3 parisien,
en heures creuses,
du lundi au samedi.
Bruno CLERGUE/Geodis
Ce convoi est composé
de 24 wagons permet-
tant de charger
48 semi-remorques
Ce train de 850 mètres
et 2400tonnes a relié Le Boulou,
près de Perpignan,
à Bettembourg au Luxembourg.
T
rois années de conflit sur le
prolongement du métro vers
Labège viennent de prendre fin.
Lors d’une réunion de concer-
tation publique sur le Plan de
déplacements urbains (PDU)
début décembre, le Grand Tou-
louse et le Sicoval, les deux
frères ennemis du syndicat
mixte des transports en com-
mun de l’agglo toulousaine Tis-
séo-SMTC, ont fait la paix en
annonçant conjointement le
prolongement de la ligne B du
métro vers la zone commerciale
et tertiaire de Labège Innopole.
Cinq stations nouvelles et 5 km
de voies, avec un tunnel sous
le canal du Midi et une partie
aérienne permettant de desser-
vir un secteur qui devrait ac-
cueillir 40000 habitants et
30000 emplois de plus d’ici
2030.
L’accord conclu entre les deux
présidents, à l’issue de trois
mois de négociations discrètes,
doit être bientôt validé par les
intercommunalités.
C’est bien sûr le coût de ce
projet, dans un contexte fi-
nancier qualifié à Tisséo de
«désastreux»
après l’élection
de Pierre Cohen à la mairie de
Toulouse, qui l’avait fait revenir
sur une décision annoncée en
2006 par son prédécesseur
Jean-Luc Moudenc. Le PDU en
cours de concertation publique
prévoyait donc un prolonge-
ment vers Labège en bus à
haut niveau de service
(BHNS), évolutif en métro ul-
térieurement. Une option re-
jetée par le Sicoval, certaine de
la nécessité d’un mode lourd
pour absorber les 40 à 45000
passagers attendus (30 à 35
000 selon Tisséo).
Ce coût, d’abord évalué à
450millions, a été réévalué en-
tre 341 et 370 millions d’eu-
ros à la suite de réunions tech-
niques menées avec Siemens
et Vinci. Ainsi, Tisséo-SMTC,
financé en majorité par le
Grand Toulouse, augmente sa
participation à 133 millions
(dont 33 du conseil général),
le Sicoval ajoute 133 millions
de contribution directe.
«Cette
somme proviendra de partena-
riats public-privé élaborés pour
l’aménagement d’Innométro […]
et à la taxe foncière payée par les
entreprises, évaluée de 4 à 5mil-
lions par an,
détaille François-
Régis Valette, le président du
Sicoval.
Il reste donc 75 millions
d’euros à trouver. Nous pouvons
obtenir au minimum 40 millions
au titre du Grenelle II, et 20 via
des dispositifs européens. De plus,
nous espérons 15millions sup-
plémentaires de la part du conseil
général dont le président a tou-
jours soutenu ce prolongement.»
Ce financement devra être
bouclé en 2014.
François-Régis Valette s’est ré-
joui de cette décision
«qui
améliorera la vie de nos conci-
toyens de la grande aggloméra-
tion toulousaine qui sont quoti-
diennement coincés dans les
bouchons».
Pierre Cohen s’est
félicité pour sa part d’un ac-
cord
«qui conforte notre ambi-
tion d’une desserte équilibrée de
l’agglomération et d’un meilleur
partage de l’espace public».
Le calendrier annoncé par Tis-
séo prévoit une concertation
publique et un choix du maître
d’œuvre au premier trimestre
2012, puis deux ans et demi
d’études à l’issue desquelles les
travaux pourront débuter en
2015, pour une mise en ser-
vice en 2019.
Catherine SANSON-STERN
RFF et SNCF viennent de trouver un moyen de gagner de la
souplesse en gare de Part-Dieu en utilisant la voie K jusqu’à
présent sans quai et utilisée seulement par le fret. La
construction d’un quai voyageurs permet de créer de nouveaux
trains. Six directs de plus sont mis en service entre Part-Dieu et
Saint-Étienne, dont cinq prolongés vers Le Puy, avec un temps de
parcours réduit à 41 mn (soit 5 mn de moins). De même, le
nouveau quai accueille les premiers TGV Rhin-Rhône, dont six
liaisons sont prévues avec des prolongements vers Marseille ou
Montpellier. Le chantier a coûté 13 millions d’euros, avec la
participation financière de Saint-Étienne Métropole et de la Loire
(1 million chacune) aux côtés de RFF (5), de l’État (2,35), de Gares
& Connexions (1,3) et de la Région (2,35 millions).
Claude Ferrero
La Vie du Rail
– 4 janvier 2012
�
Midi-Pyrénées.
La ligne B du métro de Toulouse: c’est acté!
TISSÉO
Rhône-Alpes : un 11
e
quai voyageurs à Part-Dieu


La Vie du Rail
– 4 janvier 2012
UNE SEMAINE DANS
LA VIE DU RAIL
L
a station de réserve prévue
dans le tracé du tramway de
Brest a été validée et verra le
jour en même temps que le
reste du parcours, en juin
2012. Eau-Blanche sera donc
le vingt-huitième arrêt, en bout
de ligne, à l’est de l’aggloméra-
tion.
Parmi les raisons qui ont
poussé la communauté urbaine
Brest Métropole océane à acter
cette station supplémentaire, il
y a
«la desserte d’un quartier
d’habitats au sud et, en 2013, la
desserte du Campus des mé-
tiers».
Cette dernière option ne
sera toutefois pas accessible im-
médiatement. En cause: la liai-
son avec le terminus de la ligne,
qui sera effective non pas en
juin 2012, mais plutôt au mi-
lieu de l’année suivante.
À terme, de nombreux projets,
dont un centre commercial et
un programme de bureaux, de-
vraient sortir de terre autour de
la station Eau-Blanche.
Malgré la station supplémen-
taire, la durée du trajet ne
changera pas: 38 minutes d’un
terminus à l’autre. Le tramway
de l’agglomération brestoise
aura coûté 383 millions, finan-
cés à 55% par l’endettement
de la collectivité. Il fera
14,3km et comptera 20 rames.
Des rames que les Brestois peu-
vent déjà apercevoir dans les
rues de leur ville: les essais
techniques ont commencé.
Julien SARTRE
Bretagne.
Le tramway de Brest aura
sa 28
station
�
Une appli pour voir progresser
les travaux du tram de Besançon
Désormais disponible sur iPhone et Android, l’application
gratuite «Tramway du Grand Besançon» va permettre aux
Bisontins de s’informer en temps réel sur l’évolution des travaux
de leur futur tram.
Six onglets sont consultables, proposant entre autres: des
cartes avec la localisation des travaux dans la ville, les stations
Vélocité et les parkings-relais; des infos sur les travaux en
cours et à venir; des photos et des vidéos du projet et des
travaux; ou encore une partie pratique avec le numéro Vert
Info’Tram et les coordonnées des médiateurs. L’application est
appelée à évoluer dans les semaines à venir afin de la
perfectionner.
Marion BONNET
C’est le nombre d’arbres
qui seront plantés le long
des rails du tramway de
Dijon, dont l’inauguration
est prévue à l’automne
2012. Le premier coup de
pelle a été donné le
17novembre près de la
place de République par François Rebsamen, président du
Grand Dijon. 6000 arbustes seront également disposés cet
hiver, puis à l’automne 2012. Au total, ce sont près de quinze
espèces d’arbres qui ont été retenues sur des critères liés au
climat, aux contraintes du paysage et à l’entretien.
M. Bo.
Hypothèse d’aménagement de la
place Darcy dans le cadre du futur
tramway du Grand Dijon.
Asylum
�
Les travaux
du tram de Tours
bien engagés
Le chantier de la première
ligne de tram qui devrait être
mise en service en septembre
2013 est désormais ouvert tout
au long de la ligne nord-sud à
Tours et Joué-lès-Tours. Le
centre de maintenance de
Tours-nord, de 9400 m
surface, et qui sera équipé de
1500m
de toiture
photovoltaïque, est désormais
en travaux tandis que les
premières soudures de rails
ont été réalisées à Tours-nord
et au sud à Joué-lès-Tours. Les
deux ouvrages majeurs du
projet, les franchissements du
périphérique et du Cher sont
également en construction. Le
tablier du principal ouvrage, le
pont sur le Cher (qui sera
réservé au tram, au bus et aux
cyclistes) sera achevé mi-
novembre. L’horizon s’est
éclairci sur ce projet puisque le
tribunal administratif d’Orléans
a rejeté fin octobre un recours
contre ce pont. L’autre chantier
symbolique, la démolition de
«l’îlot Vinci» près de la gare
de Tours, vient aussi d’être
engagé. Cet ensemble de
commerces et de logements
sera rasé pour laisser passer le
tram qui entrera ainsi en gare
pour compléter le pôle
multimodal.
J.-J.TALPIN
2000
J
usqu’en 2001, la jurispru-
dence interdisait de de-
mander réparation pour les
actes du
« gouvernement illé-
gal de Vichy ».
Mais une fois le-
vée cette amnistie de fait,
Georges Lipietz et son frère
Guy S. s’empressèrent aussitôt
de demander réparation pour
leur transfèrement
(1)
de Tou-
louse à Drancy le 10mai 1944.
À l’issue d’une longue saga ju-
diciaire, le 6juin 2006, le tri-
bunal administratif de Toulouse
condamnait l’État et la SNCF à
verser 15000euros d’indem-
nités à chaque
déporté, à rai-
son de deux
tiers pour l’État
et d’un tiers
pour la SNCF. À
l’inverse de
l’État, la SNCF
décidait de faire appel de ce ju-
gement, enclenchant une nou-
velle guérilla, terminée par un
arrêt du Conseil d’État décla-
rant, en date du 21décembre
2007, la justice incompétente.
Cette longue épopée judiciaire,
en quête de fixer la responsa-
bilité propre de la SNCF, est ici
relatée par le menu détail, de
manière didactique et très vi-
vante par Alain Lipietz, le fils
de Georges, décédé en 2003,
et qui reprendra son combat
judiciaire. Un recours en jus-
tice jalonné de nombreux obs-
tacles visant, avant même le
fond, la procédure: débats ca-
suistiques sur la compétence
des tribunaux, sur l’immunité
de l’État ou les délais de pres-
cription.
À moins qu’il ne s’agisse d’un
oubli délibéré, l’auteur semble
ignorer notre dossier développé
dans la revue d’histoire de
Vie du Rail,Historail
n°4 (jan-
vier2008), où l’on s’efforçait de
faire des mises au point que
l’on espérait définitives. En
vain, manifestement. Du coup,
la démonstration de la culpa-
bilité de la SNCF dont Lipietz
ne doute aucu-
nement, est
fondée sur de
multiples allu-
sions ou hypo-
thèses à charge,
plutôt que sur
des faits précis
et bien documentés. Quelques
exemples? Si un courrier
échangé entre Laval et le pré-
sident de la SNCF évoque une
facturation en raison de
convention des transports de l’es-
pèce »,
il s’agit de son règlement
pour sa collaboration à la
« mise
en oeuvre de la Déportation »,
« de l’espèce »
signifiant évi-
demment
« des Juifs »
(p.33,
p.244)! Une correspondance
passée en 1943 entre Laval et
le président de la SNCF, re-
trouvée par Christian Bachelier
et publiée dans son Rapport
achevé en 1995
(2)
, atteste des
La SNCF et la Shoah. Le procès Lipietz contre État et SNCF.
Alain Lipietz. Essai. Éditions Les petits matins.
320p.13 x 20cm. 15euros.
La Vie du Rail
– 4 janvier 2012
�
HISTOIRE
Déportation.
Alain Lipietz entretient
la «légende noire» de la SNCF
Dans un livre qui vient de paraître, Alain Lipietz, économiste et ancien député vert
européen, revient sur l’épopée judiciaire qui oppose la SNCF à des victimes de la Shoah,
dont son père. L’historien Georges Ribeill nous livre ici sa lecture de l’ouvrage, relevant
son intérêt mais aussi ses faiblesses.
(1)
Tel est le terme administratif exact pour désigner les transferts de détenus
organisés par l’administration française sur son propre territoire, de la zone
libre à la zone occupée notamment. Rien à voir donc du point de vue juri-
dique et logistique avec les déportations en territoire allemand.
(2)
La SNCF sous l’occupation allemande, 1940-1944,
Tome 1, p.459.
De multiples allusions
ou hypothèses à charge
plutôt que des faits
précis et bien
documentés.
La Vie du Rail
– 4 janvier 2012
�
de leur enfant, qu’ils accompa-
gneront ensuite tout au long de
leur démarche »
, insiste Sophie
Hequet-Roy.
Tous les entretiens sont privés
et confidentiels, le secret pro-
fessionnel est de rigueur.
« Dans tous les cas, nous pou-
vons effectuer un suivi : le jeune
et ses parents peuvent nous
contacter et nous revoir autant
de fois qu’ils le souhaitent. »
Les
deux COSP parisiens comp-
tent onze conseillères d’orien-
tation, toutes psychologues
diplômées. Elles sont amenées
à travailler en collaboration
avec d’autres professionnels de
l’Action sociale SNCF, par
exemple des assistantes so-
ciales, mais aussi de nombreux
partenaires extérieurs à l’en-
treprise, spécialisés en infor-
mation et orientation à l’atten-
tion d’un public jeune : CIO,
missions locales
pour l’emploi,
Maison du han-
dicap…
« Au-
tant prévenir : ces
bilans individualisés sont très
demandés, surtout les mercredis
et en période de vacances sco-
laires. Il est plus facile d’obtenir
un rendez-vous les autres jours
de la semaine »,
souligne So-
phie Hequet-Roy, qui conseille
également de
« ne pas attendre
le dernier moment pour prendre
rendez-vous. L’orientation est un
travail au long cours qu’il est
préférable de préparer et
d’anticiper. »
Et de confier que,
dans son métier, sa plus
grande satisfaction est
pouvoir conseiller, aider, accom-
pagner dans la
construction d’un
projet »
. Et aussi
lorsque, plus
tard,
« il y a un
retour positif des familles qui
nous remercient de les avoir
aidées »,
dit-elle. A l’inverse,
les gens consultent parfois au
dernier moment et il est diffi-
cile de travailler dans l’ur-
gence.
« Or, il est important que
le jeune puisse prendre le temps
de construire son projet, de visiter
les établissements scolaires,
d’aller aux journées portes
ouvertes… Un vrai choix d’orien-
tation ne peut s’opérer qu’après
une exploration des possibilités.
C’est à nous de trouver un com-
promis acceptable entre le dési-
rable et le probable, de suggérer
un choix réaliste qui tient compte
des contraintes du contexte, mais
qui conservera assez d’attraits
pour que l’intéressé travaille
à atteindre cet objectif avec
dynamisme. »
Anne JEANTET-LECLERC
Contacts des COSP :
Paris Sud-Est, 01 53 33 60 45,
01 53 33 10 24.
Paris Nord-Est, 01 40 18 20 40,
01 40 18 20 36.
Bordeaux, 05 47 47 10 57.
Dijon, 03 80 40 10 69.
Lyon, 04 72 15 17 21.
Marseille, 04 95 04 10 75.
Le jeune est reçu
avec ses parents,
c’est essentiel
Il est difficile pour un adolescent de se projeter, ne serait-ce qu’un an plus tard. Le bilan personnalisé permet de faire le point et de trouver
ensemble des solutions.
Anne JEANTET-LECLERC
Robert Gentelet
est décédé le 4 novembre à
l’âge de 86 ans. Il a débuté sa
carrière au service
Exploitation, en gare de
Montbéliard,
en 1947. Il a fait valoir ses
droits à la retraite en 1980
avec le grade de commis
principal. Ses obsèques
religieuses ont été célébrées
en l’église Saint-Maimbœuf de
Montbéliard.
Jacques Tissot
Jacques Morel
est décédé le
5novembre à
l’âge de 89
ans. Entré à la
SNCF en août
1945, il est
nommé contrôleur en gare de
Lyon-Perrache en 1957. Il y
effectue le reste de sa carrière
et a fait valoir ses droits à la
retraite en 1977. Ses obsèques
se sont déroulées à Sanary-
sur-Mer.
Claire Soulingeas
est décédée le 11novembre à
l’âge de 76 ans. Elle a effectué
une partie de sa carrière
comme garde-barrières sur les
communes de Saint-Vincent-
de-Cosse, Peyrillac et Millac
ainsi qu’au passage à niveau de
Clardent. Elle a poursuivi la fin
de sa carrière comme agent
d’entretien des locaux de la
gare de Brive et est partie à la
retraite après trente-cinq
années de service. Ses
obsèques se sont déroulées en
l’église de Castels.
Bruno Capbal
Serge Bachelin
âgé de 66 ans, est décédé
le 22 novembre. Il a effectué
la totalité de sa carrière au
service des Trains de Brive-la-
Gaillarde et est parti en
retraite avec le grade d’agent
de train voyageurs principal.
Durant sa retraite, il a été un
membre actif de la section
rugby du Club athlétique
Brive-Corrèze. Ses obsèques
se sont déroulées en l’église
Notre-Dame d’Estavel.
B. C.
Paul Reby
est décédé le
5novembre
dans sa
Apprenti à
Roanne en
1942, puis mineur ouvrier à
Badan, il effectue un stage aux
ateliers d’Oullins-machines
après son service militaire.
En 1950, il est chauffeur de
route dépôt de Vénissieux puis
il est promu élève mécanicien
en 1956 et mécanicien de route
en 1960. Il a terminé sa
carrière en 1978 au grade de
conducteur de route au dépôt
de Lyon-Mouche, où il a été un
pilier de l’association «Mon
dernier train». Ses obsèques
se sont déroulées au
crématorium de Lyon-Bron.
Jean-Marc Mollier


La Vie du Rail
– 4 janvier 2012
CARNET
ILS NOUS ONT QUITTÉS
La Vie du Rail adresse ses sincères condoléances aux familles et aux amis des agents disparus.
Au sommaire du n°171 de
Rail Passion
Actualité France
Autun – Avallon : une fermeture sans surprise
TER : la Franche-Comté entre dans la cadence
Le tramway est de retour à Dijon
Quatre ans de grands travaux sur le réseau français
Doublement partiel de la voie entre Toulouse
et Saint-Sulpice
CFF Cargo : l’Eem 923 se présente
Étude de ligne
La ligne D du RER : une transversale nord – sud
en Île-de-France
Réseaux étrangers
Suisse : singulière mais dynamique Waldenburger-
bahn !
Modélisme
Rail Expo 2011, un bon cru malgré la rigueur
En kiosque
DVD.
Voyage dans les coulisses de la ligne D
123456789
VII
V
HORIZONTALEMENT
VERTICALEMENT
BABA
NOTE
CORDIL-
LIÈRE
DIFFI-
CULTÉ
TARI
GROS-
CUL
TOURNÉ
SPIRALE
TÉRA-
OCTET
NONANTE
DEUX
MOIS
BOBINER
ARBRE
TYPE
OLIVIER
SEUL
S’IL TE
PLAÎT
POÈME
LYRIQUE
MÉTAL
PRECIEUX
TIENNE
VILLE
D’ARABIE
SAOUDITE
PETIT
TONNEAU
STRON-
TIUM
ADMI-
NISTRE
NEWTON-
MÈTRE
SURFACE
FIT UN
CADEAU
ELLE
DOPE
LUI
LIQUEUR
IL A VISÉ
POMME
ERBIUM
PARTIE
L’OFFICE
DIVIN
DÔME DE
ROCHES
SALINES
FAUSSE
C’EST UN
CANARD
BRUN
JAUNE
LA RADIO
IL SERA
JUGÉ
TROU
RÉSEAU
EXPRESS
VAUDOIS
POISSON
FAIT UN
BON PRIX
PLUS QUE
BEAUCOUP
QUI
EXISTE
INCLI-
NAISON
ARRIVÉ
SUR
TERRE
VENDRA
LE STOCK
DONNAS
TON AVIS
COUPS
DE POING
DOUX ET
BRILLANT
ON PINCE
SES
CORDES
ACCORD
GÉNIE
DE L’AIR
POIVRE
RACING
CLUB
IL VA À
L’ÉCOLE
TRÈS
MINCE
CHAÎNE
DE TÉLÉ
POISSON
ROUGE
TIMUR
LANG
DIPLÔME
AGRICOLE
I.
Voiture. Voiture rapide.
II.
Dans le
moteur de la voiture ou au volant. Était-il
futé ?
III.
Ils relient des véhicules.
IV.
Gaz
d’échappement. Poème. Scandium.
V.
Avec
la route il permet de faire le plein. Boisson
anglaise.
VI.
Conducteur débutant.
Conducteur en règles. Loi en Grande-Bre-
tagne.
VII.
Voies de voitures allemandes.
VIII.
Panneau absent des autoroutes. Li-
quide consommé sur l’autoroute.
IX.
Suivra
une route de montagne.
X.
Il utilisa ses pin-
ceaux. Petite chaîne, mais pas sur le pneu.
1.
Voiture que l’on arrête. Destination finale
de la voiture.
2.
Bandes pour la conduc-
trice…
3.
Pièce sur un pont. Il enlève du
bonus à l’automobiliste.
4.
Sortie de natio-
nale. Utilise la bande d’arrêt d’urgence.
5.
Parties avec des cartes. Pas sur l’auto-
route.
6.
Son désir : avoir le permis de
conduire. Site (La) sur une carte suisse.
7.
Suit une ligne blanche. Tel un carburant.
8.
Moteur d’explosion. Ville d’Algérie.
9.
Allemande où l’on fabrique des voitures.
10.
Sorties de routes. Arrête le moteur. Au-
toroute française.
Solutions du numéro précédent
�
La Vie du Rail
– 4 janvier 2012
Les mots croisés et les mots fléchés de Michel Baudoin
B
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N
872
931
283
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La grille résolue, découvrez une expression en 6 mots.
La Vie du Rail
– 4 janvier 2012


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VDR
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030 HJ 2175
(Jouef)
Locomotive tender 030
rouge et noire
Longueur : 110 mm. HO : 1/87
45
�
au lieu de
49
�
Frais de port inclus
La Vie du Rail
– 4 janvier 2012
RENDEZ-VOUS
Le monde des pt’its trains à
Bourgoin-Jallieu (Isère)
Le Club de modélisme Omnibus organise
une exposition regroupant des réseaux fer-
roviaires miniatures à différentes échelles,
des trains jouets des années 1930/1960 et
un grand réseau de jardin. Le
samedi 28
(de 10 à 19h) et le
dimanche 29 janvier
(de 9 à 18h) à l’Espace Grenette, dans la
rue piétonne. Entrée à 3
adultes, 1,50
enfants de 7 à 15 ans.
Renseignements : 06 17 11 21 02
Exposition et vidéo à
Manosque (Alpes-de-Haute
Provence)
Le
samedi 28
(de 14 à 18h) et le
dimanche 29 janvier
(de 10 à 12h30 et
de 14 à 18h), pour les 35 ans de l’atelier
Rail Model club de la MJC, présentation
d’un réseau au 1/43
et de plusieurs
réseaux au 1/87
et exposition de docu-
ments historiques sur le chemin de fer en
Val-de-Durance, de Digne – Nice, de pho-
tos de chemins de fer réels et miniatures,
matériels d’occasion. Le samedi, à 18h30,
projections de films réalisés par les
membres du club (places limitées). Entrée
pour +16 ans, les mineurs doivent être
accompagnés d’un adulte de leur famille.
Renseignements : MJC : 04 92 72 19 70.
mjc-manosque@wanadoo.fr
RMC 04 : 04 92 72 27 45.
tumtrah@wanadoo.fr
Expo de maquettes à Valence
(Drôme)
Toutes les disciplines seront présentes au
Parc des expositions les
samedi 28
dimanche 29 janvier
, de 10 à 18h30.
Entrée adulte à 5
, enfant 6-12 ans à
Renseignements : 04 90 62 69 65.
VOYAGES
Tour du Jura avec l’ABFC
Le
samedi 25 février
à bord de l’X 4039
de l’ABFC, circuit Dijon-Ville – Dijon-Ville
via Seurre – Louhans – Saint-Amour
(arrêts photos) – Bourg-en-Bresse – Ceyzé-
riat – Villereversure – Cize-Bolozon –
Nurieux – Brion-Montréal-la-Cluse –
Oyonnax – Jeurre-Vaux – Saint-Claude –
Morez – Saint-Laurent – La Chaux-des-
Crotenay – Champagnole – Andelot –
Mouchard – Dole. Départ de Dijon à 9h,
retour 17h30. Prix par personne de 65
avec plateau repas ou 55
sans plateau
repas, non adhérent + 8
Inscription avant le 15 février.
Renseignements : http://x4039.free.fr
AGENDA
11, rue de Milan, 75009 Paris.
Tél.: 0149701200.
Fax: 0148743798.
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