A l’occasion du vote en séance plénière des Hauts-de-France le 30 mars, du contrat de concession de service public attribué à la SNCF pour l’exploitation des TER de l’Etoile d’Amiens, Franck Dhersin, le vice-président régional chargé des Transports, a donné quelques précisions sur les futures obligations de la compagnie ferroviaire. Interrogé notamment sur le niveau de ponctualité demandé dans le contrat (98,5 %, un taux qui n’est tenu par quasiment aucun réseau dans le monde), Franck Dhersin a expliqué que ce taux ne prend pas en compte les causes externes (accidents aux passages à niveau, suicides, heurts d’animaux…). « Seules les causes internes, par exemple liées au matériel ou au personnel, seront comptées. En revanche, je ne peux pas punir une entreprise pour un fait dont elle n’est pas responsable« , a-t-il commenté.
Actuellement, la ponctualité des TER tourne autour de 87 %, toutes causes confondues. Selon la région, les retards seront comptabilisés à partir de 5 minutes piles et non à 5,59 minutes comme c’est le cas actuellement. « Si la SNCF s’est engagée, c’est qu’elle peut le faire, grâce à une meilleure organisation et à la mise en place d’une société ad hoc. Si elle n’y parvient pas, elle risque des pénalités très fortes, multipliées par quatre. Et en cas de non respect pendant deux années consécutives, le contrat peut être perdu sans aucune indemnité« , a-t-il poursuivi, en rappelant que « l’autre opérateur a aussi accepté ce même taux de ponctualité ».
« La réponse de SNCF Voyageurs se traduira notamment par un site de maintenance repensé et modernisé et un centre opérationnel de supervision (24h sur 24- 7 jours sur 7), concentrés à Amiens, au coeur de l’Etoile », a indiqué de son côté la compagnie retenue par les Hauts-de-France.
Pour améliorer les causes liées au réseau, la région compte sur le contrat de performance déjà conclu il y a un peu plus d’un an avec le gestionnaire des infrastructures ferroviaires. Elle souhaite aussi signer son contrat de plan Etat-Région (CPER), qui se fait attendre et espère des investissements « massifs » sur le réseau de la part de l’Etat. « Sinon, tout tombera par terre!« , s’exclame Franck Dhersin, regrettant que tous les arbitrages passent par Bercy et que « le ministre des Transports ne contrôle pas grand-chose« .