Alors que l’urgence climatique est de plus en plus présente et que le budget de l’Etat est de plus en plus contraint, les défis que le ferroviaire doit relever semblent insurmontables. Les projets de lignes nouvelles, ceux des RER, la relance du fret et surtout la réhabilitation du réseau existant, attendaient beaucoup des 100 milliards promis par Elisabeth Borne en 2023.
Malgré la bonne volonté de certaines régions (Grand Est, Occitanie, Nouvelle-Aquitaine,…) pour la réhabilitation de leur réseau, de quelques métropoles (Bordeaux et Strasbourg) pour le lancement de RER en partenariat avec les régions, l’attribution de financements européens pour des réalisations transfrontalières et l’effort massif de SNCF réseau pour la maintenance des lignes, le compte n’y est toujours pas.
Le Conseil d’orientation des infrastructures épaulé en cela par Bercy et suite à la publication du rapport d’Ambitions France Transports, prenant en compte tous les modes de transports et non plus essentiellement le ferroviaire comme cela avait été évoqué lorsqu’il s’agissait de ne réfléchir que sur le développement des SERM (services express régionaux métropolitains), va tenter de hiérarchiser les projets.
Les lobbys routier et aérien ont des atouts beaucoup plus percutants que ceux du ferroviaire, ce qui laisse présager des difficultés croissantes pour le mode de transport le plus vertueux en terme d’impact environnemental. Pourquoi ne pas imposer aux sociétés autoroutières de participer au financement du rail? Car elles ont largement participé à l’augmentation de la pollution atmosphérique par les facilités offertes aux utilisateurs. On pourrait imaginer qu’elles participent soit à un pot commun pour SNCF réseau, soit à des opérations ciblant en priorité les lignes parallèles aux autoroutes. Par exemple les réalisations de l’A69 (Castres-Toulouse) ou de l’A412 (Thonon- Machilly) pourraient passer par l’électrification et la mise à double voie entre Saint-Sulpice et Castres et à la double voie, la ligne étant déjà électrifiée entre Annemasse et Evian.
Même si les sociétés d’autoroutes font face à des investissements permanents et à des taxes, leurs bénéfices en 2023 s’élevaient à 4,4 milliards €. Ne pourraient-elles pas faire un geste de solidarité envers le transport ferroviaire, ne serait-ce que pour tenir compte de leur responsabilité en matière environnementale ?







