L’Inrap a fait un premier point après les fouilles menées par ses équipes sur le chantier de la ligne C du métro de Toulouse. Ces fouilles ont révélé de nouveaux vestiges de l’Antiquité, du Moyen Âge et de l’Époque Moderne
En 2028, la troisième ligne de métro de Toulouse, la Ligne C, reliera Colomiers à Labège en 20 minutes. Le 15 décembre 2022, les travaux de génie civil de la future ligne du métro toulousain débutaient sur le secteur des Sept-Deniers. Cette première phase des travaux doit durer cinq ans. Il s’agit de construire l’ossature et l’infrastructure globale de la nouvelle ligne. Ligne C va également rapprocher les communes de Colomiers, Blagnac, Toulouse et Labège. Le chantier est gigantesque. Tisséo Collectivités, l’autorité organisatrice des mobilités de l’agglomération toulousaine, a décidé de lancer les travaux de la future station François Verdier qui sera desservie par la nouvelle ligne de métro automatique. Tout nouveau chantier doit être précédé d’un diagnostic archéologique. Les équipes de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) sont donc intervenues sur ce chantier d’envergure et ont mis au jour un certain nombre de vestiges. Les chercheurs avaient bon espoir de faire des découvertes importantes. Des diagnostics avaient déjà été réalisés à l’occasion de la construction d’un parking dans les années 1990 et des fouilles avaient été menées au moment de la construction de la ligne B du métro en 2002. Celles-ci avaient permis d’identifier des habitats, des voies, des sépultures…
Avec ce nouveau chantier, les archéologues ont eu l’opportunité de mener des fouilles approfondies sur le site entre juin et septembre 2024. Mais ils ont été obligés de cohabiter avec les équipes des entreprises de construction. Les différents corps de métier ont dû collaborer pour permettre que les fouilles soient menées en toute sécurité. L’histoire de ce quartier situé à la périphérie de la ville sera bientôt enrichie par les nombreuses découvertes datant de l’Antiquité et du haut Moyen Âge.
Dans la moitié nord du chantier, les équipes de l’Inrap ont découvert quelques aménagements antiques. Un empierrement orienté nord-sud pourrait être le vestige d’un ancien chemin permettant de faire le tour de la cité. Dans une vaste fosse, les archéologues sont tombés sur de très nombreux fragments de mobiliers brûlés (verre, céramique, métal…). Ils estiment que la fosse pourrait être un dépotoir associé à une zone de crémation. Les vestiges d’un petit bâtiment, doté de plusieurs pièces, ont aussi été mis au jour dans cette même zone. Enfin, six tombes, creusées entre le IIe et le IXe siècle après J.-C, ont également été découvertes.
En ce qui concerne les époques médiévale et moderne, ces fouilles ont permis de se faire une idée plus complète du niveau d’urbanisation d’une zone alors densément peuplée. Un ensemble de niveaux de rues, de fondations d’habitats et de latrines a été découvert par l’Inrap.
Dans la partie sud du site, les archéologues ont été étonnés de découvrir un pont sur arche en briques particulièrement bien conservé Après leur départ du site, les chercheurs poursuivent leur travail en laboratoire. L’ensemble des données et des mobiliers collectés par l’Inrap pendant cette campagne de fouilles va maintenant faire l’objet d’études approfondies. Plusieurs spécialistes (anthropologues, céramologues, carpologues, …) participeront à ces recherches. Au printemps 2026, les travaux du futur accès Est de la station, au débouché de la rue des Frères Lion offriront l’opportunité d’une seconde et dernière phase d’intervention de l’Inrap… et la perspective de nouvelles découvertes sur le riche passé de ce quartier.
Le projet de la ligne C est réalisé en plusieurs phases, avec des études et des travaux qui se dérouleront sur plusieurs années. Il reste probablement encore beaucoup de travail et de découvertes aux archéologues de l’Inrap dans les sous-sols de la ville…