La 6ème édition d’Usimages a ouvert ses portes le 12 avril dernier. Cette biennale de la photographie du patrimoine industriel et du travail se déroule jusqu’au 15 juin dans l’agglomération de Creil autour du thème des transports.
Usines et ateliers deviennent parfois d’improbables studios de photographie… La richesse des fonds photographiques préservés dans les archives des grandes entreprises le prouve. La 6ème édition d’Usimages, biennale de la photographie du patrimoine industriel et du travail, explore la thématique des transports à travers une programmation de douze expositions présentées dans plusieurs sites sur les communes du territoire de l’Agglomération Creil Sud Oise. Jusqu’au 15 juin 2025, ces expositions en plein air s’installent dans les communes de Cramoisy, Creil, Maysel, Montataire, Nogent-sur-Oise, Rousseloy, Saint-Leu-d’Esserent, Saint-Maximin, Saint-Vaast-lès-Mello, Thiverny et Villers- Saint-Paul. Afin de visiter les différentes expos, vous pouvez emprunter gratuitement les bus du réseau AXO, qui dessert les différentes communes de l’agglomération.
Quatre expositions intéresseront particulièrement les lecteurs de La Vie du Rail. A Thiverny, place Roger Salengro, l’exposition La fabrique du voyage a été conçue en partenariat avec le Fonds de dotation Orient Express. L’historien Arthur Mettetal a été associé au commissariat de l’exposition.
Inventé aux USA par Pullman, le « wagon- lit » a été importé en Europe par le belge Georges Nagelmackers, fondateur de la Compagnie des Wagons-lits.
Calais-Méditerranée-Express, La Flèche d’or, l’Étoile du Nord, le Paris-Côte belge, l’Oiseau bleu, le Côte d’Azur Pullman Express, le Taurus Expres et bien sûr le célèbre Orient-Express : les trains de la compagnie ont écrit les plus belles pages de l’histoire des wagons- lits sur le continent. Afin de garantir une continuité de service, la CIWL s’appuie sur un réseau dense d’ateliers de maintenance et de dépôts pour pallier toute éventualité. Afin d’assurer la promotion de ses activités, la CIWL fait appel à des photographes qui rendent compte des innovations de la compagnie et de son incroyable organisation. Responsable du patrimoine à l’Orient-Express (filiale de la SNCF), Arthur Mettetal connait parfaitement les fonds de la Compagnie internationale des wagons-lits (CIWL), dont sont issues les photographies exposées ici. Ces clichés permettent de retracer notamment les différentes étapes de construction des voitures qui ont fait la réputation de la compagnie.
Après les trains de luxe, voici les trains du quotidien avec l’exposition Matra, automatisation du transport, qui se déroule à Cramoisy en partenariat avec les Archives nationales du monde du travail. En 2005, Victoria Thomas, archiviste chez Matra, a contacté les Archives nationales du monde du travail pour assurer la sauvegarde des fonds historiques de l’entreprise. Initialement baptisée Société générale de mécanique- avion-traction, réduit rapidement à un simple « Matra », cette entreprise d’armement a été créée en 1937 par Marcel Chassagny. En 1963, Jean-Luc Lagardère rejoint l’entreprise avec pour mission de diversifier ses activités. Au début des années 1970, la société se lance dans le secteur des transports en commun.
Matra a l’ambition d’adapter le concept du PRT (Personal Rapid Transit), une idée lancée par des entreprises aérospatiales américaines. En 1983, Matra réalise le Val de Lille, qui était le premier métro automatique au monde à être utilisé comme transport public urbain.
Le directeur des collections du Musée Nicéphore Niépce de Chalon-sur- Saône (l’institution est partenaire de l’évènement), Sylvain Besson, est le co-commissaire de l’exposition Alst- Hommes. Présentée à Montataire, dans le square Pierre et Léa Léger, celle-ci plonge le spectateur dans l’intimité de l’usine Alsthom de Belfort dans les années 1990. Marc Paygnard a arpenté les différents ateliers pour photographier les salariés dans leur labeur quotidien, saisissant la beauté des gestes de ceux qui produisent alors le fleuron du rail français : le TGV.
Enfin, nous traversons l’Atlantique et découvrons le quotidien des employés du métro de Montréal au Canada. Baptisée Les travailleurs de la Société de transport de Montréal (STM), l’exposition installée place de la Mairie, à Maysel, présente le travail de Caroline Hayeur dans le cadre d’une carte blanche aux Rencontres internationales de la photographie en Gaspésie. Cette reporter photographe montréalaise est connue pour avoir documenté la culture techno et rave de Montréal, de Paris et de Moscou. Changement radical d’ambiance avec cette commande passée par la STM à l’occasion des 150 ans des transports en commun de Montréal. Caroline Hayeur a pénétré au plus profond de ce monde souterrain et ainsi documenté ces métiers – visibles et invisibles aux usagers – qui permettent au métro de fonctionner.
Plus d’infos sur : www.creilsudoise.fr