Comme tous les ans, le festival Circulation(s) met en lumière les jeunes talents de la photographie européenne. Cette année, la RATP propose une rétrospective de quelques artistes dont le travail a particulièrement marqué les esprits.
Organisé par le collectif Fetart au Centquatre-Paris, le festival Circulation( s) célèbre cette année les 15 ans de sa création et ses 12 ans de présence dans le métro parisien par l’intermédiaire du programme « La RATP invite ». Les artistes ont ainsi la chance de présenter leur travail dans plusieurs stations du métro parisien et de toucher un public nombreux et pas forcément habitué aux expositions de photos. Pour célébrer cet anniversaire, la RATP a proposé d’offrir aux usagers une sélection rétrospective des séries photographiques parmi les plus marquantes de l’histoire du festival.
Sun City en 2014
Située à la périphérie de Phoenix, en Arizona, Sun City est une ville de retraités d’environ 37 000 personnes. L’âge moyen des habitants est de 73 ans. C’est ici que le photographe Antony Todd, dont la série a été présentée en 2014 lors du festival, a rencontré son sujet : les « Sun City Poms », un groupe de retraitées qui depuis 1979 démontrent qu’il n’y a pas d’âge pour être des pom-pom girls. Elles s’entraînent deux fois par semaine et effectuent jusqu’à 50 spectacles par an. Ces majorettes pas comme les autres bousculent ainsi les normes sociales liées à l’âge.
The Island of the Colorblind en 2017
L’édition 2017 a été marquée par le travail de la photographe belge Sanne De Wilde et sa série The Island of the Colorblind. Pingelap, un atoll des Etats fédérés de Micronésie, où quasiment toute la population souffre d’achromatopsie. Une affection rare, où le sujet voit le monde exclusivement en noir et blanc. En utilisant la photographie, Sanne de Wilde, une artiste habituée aux problématiques liées à la génétique, tente de voir le monde à travers leurs yeux. The Island of the Colorblind est composée de différents types d’images où des touches de couleur ont été appliquées par des peintres achromatopes
Minimal Republics en 2019
En 2019, le photographe espagnol Ruben Martin de Lucas présentait Minimal Republics, une série qui mêle recherche esthétique, réflexion philosophique et manifeste politique. Chacun de ses clichés est construit en trois étapes préliminaires : il s’approprie 100 m² de terrain, il dessine une frontière pour délimiter son « pays » et habite cet espace pendant 24 heures…
A Sensitive Education en 2021
La photographe et éditrice italienne basée à Milan Francesca Todde est présente dans le métro parisien avec sa série A Sensitive Education, issue de l’édition 2021 du festival. Elle tente d’illustrer l’empathie qui peut exister entre différentes espèces, s’appuyant notamment sur le travail de Tristan Plot, éducateur d’oiseaux.
Collages numériques et métamorphoses ces dernières années
Grâce à des collages numériques, l’artiste et activiste polonaise Agnieszka Sejud a, en 2022, essayé de retranscrire la confusion politique et sociale qui a bouleversé les normes démocratiques dans son pays ces dernières années.
Enfin, la série Metamorphosis de Claudia Fuggetti est issue de l’édition 2025, actuellement présentée au public. Elle tente d’illustrer l’hypothèse d’une planète Terre vivante et dont nous sommes aussi dépendants que responsables. La photographe joue avec des interventions chromatiques qui symbolisent la résilience de la nature. Même, quand celle-ci doit s’épanouir dans un milieu agressé par l’homme.
Informations pratiques : Festival de la jeune photographie européenne jusqu’au 1er juin 2025 Au Centquatre-Paris, 5, rue Curial 75019 Paris www.104.fr/informations-pratiques.html