Baptisée train des Pignes, cette dernière ligne secondaire à voie métrique de l’Hexagone longue de 150 km relie la Côte d’Azur aux Basses-Alpes. Elle a connu bien des vicissitudes, dont de longues coupures de trafic, frôlant à plusieurs reprises la fermeture. Aujourd’hui son activité touristique lui vaut une renommée justifiée.
La ligne du train des Pignes est établie dans les départements des Alpes-Maritimes et des Alpes-de-Haute-Provence (Basses- Alpes jusqu’en 1970). Sa construction a été lente et délicate à la traversée d’un chaînon montagneux séparant les bassins du Var et du Verdon. Outre son activité touristique, son trafic voyageurs commercial propre est apprécié des populations locales.
L’histoire du train des Pignes est intimement liée à ses débuts avec les projets de 1879 en haute Provence de l’ingénieur Freycinet appliqués par la Compagnie du sud de la France, visant deux lignes au départ de Nice se subdivisant à Colomars, l’une vers Grasse, Draguignan, Meyrargues avec quatre files de rails, qui ne se remettra pas des dommages subis lors du second conflit mondial, l’autre vers Puget-Théniers et Digne. Depuis la gare terminus de Nice éloignée de celle PLM, le tronçon commun jusqu’à Colomars sur 13 km ouvert dès le 7 juin 1892 vers Grasse remonte le Var au régime torrentueux (seul fleuve français coulant hors de son département) traversé par un viaduc métallique à deux niveaux (rail et route). Peu après la voie est poussée vers Saint-Martin-du-Var jusqu’à La Tinée au Km 29, en recoupant la Vésubie descendant du massif du Mercantour. S’engageant dans l’étroit et sauvage défilé du Chaudan, enchâssé entre de hautes falaises calcaires, elle passe sur la rive droite à la Mescla avant son confluent avec la Tinée. Changeant totalement de direction et maintenant tracée vers l’ouest, la ligne traverse dans un élargissement de la vallée des cultures et des vignes, recoupe le Cians connu pour ses gorges étroites et atteint la localité de Puget-Théniers (Km 58), la plus importante du parcours avec ses maisons médiévales, développant une large offre culturelle combinant tradition et modernité. À Entrevaux, cité fortifiée de caractère, ex-frontière du comté de Nice, bâtie autour d’un éperon rocheux dominé par la cathédrale, le Var venu du nord par les célèbres gorges de Daluis conflue avec son affluent le Coulomp. Au paysage méditerranéen avec ses plantations d’oliviers succède un décor alpestre plus pentu et rocheux avec des forêts de châtaigniers, de chênes et de pins.