Il est beaucoup question de la gratuité des transports. Sa mise en oeuvre à Niort est à regarder.
Elle est effective depuis septembre 2017. Mais, à l’inverse des autres agglomérations, celle du niortais, lors de la mise en oeuvre d’une délégation de service public, a imposé au réseau comme seule ressource la subvention versée jusque-là (11,9 M€ en 2016 avec une billetterie rapportant 1,5 M€ donc couvrant 11 % du coût). L’opérateur a revu le réseau en réduisant l’offre : moins de lignes, de services et de kilomètres commerciaux (- 27 % entre 2016 et 2018). Si des lignes ont été supprimées, d’autres ont été divisées en deux avec obligation de correspondance au pôle d’échanges principal.
En termes de dégradations de services, on peut citer les autres exemples suivants : · – 38 % entre la gare SNCF via le centre-ville et l’un des pôles d’échanges (suppression d’une ligne sur ce tronc commun), impactant un des plus gros employeurs, · – 84 % pour la desserte d’une ZI regroupant plus de 200 entreprises et plus de 4 000 salariés, · – 94 % entre la gare SNCF via le centre-ville et l’un des plus gros employeurs (modification du tracé).
Bien que l’agglomération ne voullait pas augmenter sa contribution au financement des transports, dans les faits, elle est passée de 11,9 M€ en 2016 à 14,1 en 2019, le contrat prévoyant une part variable, pour motiver le délégataire, basée sur la fréquentation. Des cellules de comptage ont été installées dans les bus et même si leur fiabilité fait débat (elles ont été remplacées par un autre système lors du renouvellement de la DSP), elles montrent une augmentation de fréquentation de 22 % entre 2017 et 2019. En l’absence de comptage et de validation des titres de transports précédemment, il n’y a pas de valeur précise de la variation de fréquentation entre le réseau payant et le réseau gratuit. Si augmentation de la fréquentation il y a, elle ne concerne pas les navetteurs puisque l’agglomération a reconnu que des salariés étaient revenus à la voiture du fait de la dégradation.
En tout état de cause, le réseau niortais gratuit bien dégradé revient plus cher à la communauté. Mais la plus grosse erreur est l’annulation du TCSP, qui aurait permis d’augmenter le volume et la qualité de l’offre, d’offrir une alternative crédible à la voiture et en aurait réduit la part modale.