Les opérateurs RATP et SNCF sont venus rendre compte à IdFM de la situation des transports franciliens pour l’année écoulée. Si la tendance est à l’amélioration, il reste de sérieux points noirs et des incertitudes.
Comment se portent les transports d’Île-de-France ? Mal répondront sans doute de nombreux voyageurs qui les empruntent au quotidien. Mais cette perception est parfois subjective et demande à être vérifiée par les données relevées sur le terrain. Début novembre, RATP et SNCF sont donc venus rendre compte à IDFM de la qualité du service pour l’année écoulée. Et la tendance générale est clairement à l’amélioration. Les investissements réalisés depuis plusieurs années sur les matériels roulants et les infrastructures commencent à porter leurs fruits même s’il reste encore du chemin à parcourir.
Pour un meilleur service, il faut d’abord identifier les causes de retard des trains et la plus inattendue est peut-être la hausse de la fréquentation. 1 % de voyageurs supplémentaires se traduit en effet directement par une baisse de la régularité de 0,2 %. Rien que sur le réseau Transilien, la fréquentation depuis 2013 a augmenté de 18 %, entraînant une dégradation du service de 3,6 %.
D’autres facteurs sont liés à des incidents voyageurs, un terme fourre-tout qui cache des réalités diverses. Il y a les nombreux colis suspects oubliés par des voyageurs distraits. La mise en place d’équipes cynophiles a permis une forte réduction des temps d’intervention. Il y a également les malaises voyageurs, qui s’expliquent à 90 % par l’absence de prise de petits-déjeuners le matin. Plus tragiques sont les suicides, qui restent difficiles à prévenir. Dans certains secteurs plus sensibles, des portes palières devraient apparaître sur les quais des gares, combinées à des actions de prévention avec les médecins.
Mais toutes les perturbations ne découlent pas de ces seules raisons. La publication des résultats 2018 est d’ailleurs contrastée, variant selon les réseaux et les lignes. Le meilleur bilan est sans doute celui du métro, où la plupart des lignes atteignent leurs objectifs, la moitié étant en progression. La 13, malgré sa saturation, tient le cap fixé, grâce notamment au système de régulation Ouragan. L’autre bon élève est sans aucun doute le tramway, avec de bons résultats d’exploitation et une fréquentation toujours à la hausse, en opposition aux autobus, dont la vitesse commerciale recule à cause des embouteillages.
Sur les RER et Transilien, la situation est plus nuancée. La complexité des réseaux, où s’entremêlent d’autres trafics Intercités, TER ou fret, engendre de nombreuses difficultés. Pareillement, les travaux de régénération des infrastructures entrepris par SNCF Réseau impactent l’exploitation.
Comme on s’y attendait, la situation du RER A reste difficile, même si son état s’améliore de façon significative. Si la ponctualité progresse, il faut nuancer en fonction des différentes branches. La section de Nanterre à Cergy est celle qui souffre le plus d’irrégularités, celle de Vincennes à Boissy enregistrant à l’inverse les meilleurs résultats. La ligne dans son ensemble atteint 89 % de ses objectifs (au lieu des 94 % contractuels), en progression de plus de 5 % sur deux ans. Une partie de ces bons résultats a été obtenue grâce à la nouvelle grille horaire mise en place depuis décembre 2017.