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© Zadig Production - Films de l’Aqueduc-INA

France 3. La SNCF pendant l’occupation : la vérité sans fard

11 décembre 2019
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En 1939, alors que la seconde guerre mondiale débute en France, la SNCF est la première entreprise du pays et compte quelques 500 000 cheminots. Le 22 juin 1940, la France, vaincue, signe l’armistice. L’article 13 de la convention d’armistice est très clair, la SNCF est « mise à la disposition pleine et entière du chef allemand des transports ». La compagnie ferroviaire va alors être engagée dans une collaboration imposée. D’autant plus, que des cheminots de la Reichsbahn vont bientôt doubler l’ensemble de l’organisation et que les forces d’occupation allemande vont surveiller activement les activités de la SNCF. Pendant la guerre, on demande à la SNCF d’assurer toujours plus de circulations, avec de moins en moins de moyens humains et matériels.

Si la direction de la SNCF a tout fait pour freiner l’envoi d’hommes et de matériel vers l’Allemagne, elle n’a jamais rien fait pour retarder les 80 convois à destination des camps de la mort. Elle tentera bien de préserver les ingénieurs juifs qu’elle juge indispensables au bon fonctionnement de l’entreprise, mais l’occupant ne voudra rien savoir. Ainsi Henri Lang, ingénieur brillant, polytechnicien, directeur à la SNCF et enseignant à l’Ecole des Ponts est destitué, puis arrêté et déporté. C’est à lui que l’on doit notamment l’électrification de la ligne Paris – Lyon est finalement arrêté et déporté. Il meurt à Auschwitz en 1942. Nombre de cheminots ont agi contre l’occupant, leur savoir-faire étant primordial dans la conduite des sabotages. Les premiers actes de résistance sont sporadiques et l’oeuvre de cheminots isolés. C’est avec la mise en place du Service de travail obligatoire, le STO, que les effectifs de la résistance augmentent de manière significative. Les cheminots ont payé un lourd tribut avec 2 229 victimes de la répression nazie ou vichyste. Et 443 cheminots ont perdu la vie dans les combats de la Libération.

Mais, la SNCF, c’est aussi l’implacable efficacité de ces hauts fonctionnaires qui appliquent sans sourciller, avec le plus grand des zèles, les injonctions de l’occupant nazi. Dans les archives de la SNCF, les documents détaillant les dispositions prises par la direction de la SNCF quant à l’organisation des convois vers les camps de la mort laissent peu de place aux doutes concernant la participation de la compagnie ferroviaire à la solution finale. Dans un souci de discrétion, ces « trains spéciaux » sont nommés « Transport I.A.P.T », pour Israélites, Allemands, Polonais, Tchèques. Un acronyme qui masque la terrible réalité derrière ces convois spéciaux. Les wagons sont assemblés hors de gare et le départ des convois ont lieu le matin entre 6 et 7 heures.

À la fin de la guerre, la reconstruction a pris le pas sur l’épuration dans toutes les administrations et dans les entreprises publiques, mais particulièrement à la SNCF, maillon essentiel d’un retour à la normale. Sur les 500 000 cheminots, ils sont moins d’1 sur 1 000 à être inquiétés. Ils sont 467 à connaître l’indignité nationale, 198 à être révoqués et 36 mis à la retraite. Parmi la direction, seul Robert Le Besnerais, l’ancien directeur général, trois directeurs centraux et trois directeurs régionaux font les frais de l’épuration. Ainsi, Pierre-Eugène Fournier est maintenu à son poste à la Libération (il ne le quittera qu’en 1946).

Coécrit par l’historien Laurent Douzou, le documentaire signé par Catherine Bernstein offre un autre regard sur ces années noires, loin du mythe développé à la Libération, notamment à travers La Bataille du rail, le film commandé par la SNCF au réalisateur René Clément et qui emporte la palme d’or d’un premier festival de Cannes. S’appuyant notamment sur le travail de l’historien Christian Bachelier basé sur les archives du Mans et de son rapport publié en 1996, La SNCF et l’occupation allemande 1940- 1944 (convention SNCF/CNRS), le documentaire ne cache rien du passé de la compagnie ferroviaire, qu’il soit glorieux ou honteux. Un équilibre nécessaire pour comprendre une période résolument complexe.

 

À visionner jusqu’au 22 décembre 2019 sur www.france.tv/france-3/la-sncf-sous-l-occupation/

La SNCF pendant l’occupation de Catherine Bernstein. Zadig Production, Les Films de l’Aqueduc et l’INA avec la participation de France Télévisions.

66 min. France. (2019)

 

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