Sorti le 12 juillet dernier dans les salles obscures, le septième opus de la série Mission impossible, baptisé Dead Reckoning, est la première partie d’un diptyque. Dans ce film d’action haletant, Tom Cruise ne ménage pas l’Orient Express !

Un message qui s’autodétruit, des gadgets technologiques, un méchant insaisissable et particulièrement retors, beaucoup de voyages et de l’action, de l’action et encore de l’action… Tous les ingrédients qui ont fait le succès de la franchise Mission Impossible sont réunis dans le dernier opus de la série Dead Reckoning, partie 1. Avec en prime une scène ferroviaire à couper le souffle !

Depuis la création de la célèbre série télévisée en 1966 par Bruce Geller et la première adaptation cinématographique en 1996, Mission Impossible met en scène les aventures d’une agence d’espionnage ultrasecrète. Pour la première fois, ce nouvel épisode des aventures de la « Force Mission Impossible » (FMI) est constitué de deux films. La première partie est sortie dans les salles obscures le 12 juillet dernier, mettant fin ainsi à une longue attente pour les fans. L’épidémie de Covid ayant perturbé le tournage et provoqué plusieurs années de retard.

Dans le premier chapitre de ce diptyque, Ethan Hunt (Tom Cruise) et son équipe de l’IMF doivent sauver le monde des agissements de « l’entité », un programme d’Intelligence artificielle aux possibilités immenses et effrayantes. Qui contrôle « l’entité » contrôle la façon dont l’humanité perçoit la réalité. Tous les services secrets de la planète, les groupes mafieux, les terroristes aimeraient bien mettre la main dessus… Heureusement, Hunt accepte la mission impossible qui lui est confiée. Il devra protéger ses plus proches amis Lisa Faust (Rebecca Ferguson), Benji Dunn (Simon Pegg) et Ving Rhames (Luther Stickell).

Une fois de plus, la saga fait voyager le spectateur. Le film débute dans les eaux glacées du détroit de Béring, où croise le Sébastopol, un sous-marin russe ultra-moderne. Nous quittons le grand Nord pour le désert d’Abu Dhabi, puis, assistons à une poursuite en voiture dans les ruelles romaines, à l’ombre du Colysée. Puis, direction Venise, où les ennemis historiques de Hunt se rappellent à lui. Le film s’achève dans les Alpes autrichiennes, du côté d’Innsbruck. C’est ici qu’est censée se dérouler la scène finale du film, où Hunt doit rattraper l’Orient-Express, grâce à une moto et un parachute. Cette séquence a, en fait, été tournée entre la Grande-Bretagne et la Norvège. Une rampe a été spécialement construite sur le flanc de la montagne Helsetkopen en Norvège. Tom Cruise – qui réalise toutes ses cascades – plonge ensuite dans le ravin avant d’ouvrir son parachute à 150 mètres du sol. L’acteur de 61 ans a dû réaliser des centaines de sauts en parachute et des milliers de sauts en moto avant le tournage, afin de faire le saut parfait devant la caméra. Ensuite, Tom Cruise parvient sur le toit blanc des voitures de la Compagnie internationale des wagons-lits (CIWL). Pour les besoins du film, l’Orient-Express est tracté par une locomotive à vapeur – bien plus « cinématographique » qu’une locomotive moderne. Et si la précédente scène ferroviaire de la saga, dans le tout premier opus, a été tournée en studio, la séquence du train de ce nouvel épisode a été mise en boîte en pratique. Le réalisateur, Christopher Mc Quarrie, est revenu sur la difficulté de tourner une telle scène : « Nous nous replongeons dans les premiers films du cinéma, qui sont aussi parmi les plus spectaculaires, car il n’existait à l’époque aucune technologie permettant de simuler quoi que ce soit. Ils devaient tout faire pour de vrai. Ainsi, lorsqu’il a été question d’écrire un nouveau volet, Tom m’a demandé ce que je voulais accomplir en particulier. Que voudrais-je essayer que nous n’ayons déjà expérimenté ? Sans réfléchir, j’ai répondu : « Je veux détruire un train ». Cette déclaration s’est avérée déterminante. C’est une chose de dire que l’on veut le faire, c’en est une autre de le faire pour de vrai. « Et cela a impliqué bien plus de logistique et de complications que je n’aurais pu l’imaginer ». Les deux hommes entretiennent une passion pour les trains depuis l’enfance.

Pour parvenir à rendre le chaos à l’intérieur du train, le département des effets visuels a construit une série de cardans et de charnières sur lesquels des voitures grandeur nature ont été montées, afin de simuler les soubresauts du train quand il bascule progressivement dans le vide. Des vérins hydrauliques ont permis de bouger les voitures dans tous les sens, imposant aux acteurs quelques acrobaties quand les beaux meubles luxueux de la CIWL chutent autour d’eux.

Les scènes du train sont tournées sur les 40 km de la ligne de la Rauma, une des voies ferrées les plus belles et les plus sauvages de Norvège.

Initialement, la scène finale – et la destruction du train – devaient être filmées en Pologne sur un pont historique datant de 1912. Mais des historiens, des associations et des ferroviphiles ont lancé une pétition en juillet 2020 pour empêcher la destruction de l’ouvrage d’art. La production a reculé et trouvé un nouveau lieu de tournage en Grande-Bretagne, à Stoney Middleton, dans les East Midlands. Le chemin de fer historique de North Yorks Moors (29 km de long), dans le Yorkshire, a donc accueilli le tournage pour quelques scènes essentielles. Des membres du train touristique et des agents de l’organisme de régulation britannique ORR (Office of Rail and Road) ont prêté main à forte à l’équipe pour le tournage de ces scènes ferroviaires. Les producteurs souhaitaient notamment faire rouler le train jusqu’à plus de 60 km/h sur un chemin de fer historique. Une exemption spécifique était requise pour permettre au train de circuler à cette vitesse, car ces lignes patrimoniales sont normalement limitées à 40 km/h n’étant pas équipées de tous les dispositifs de sécurité modernes. Les voitures norvégiennes, hors gabarit pour traverser les gares, ont dû être soulevées pour permettre le tournage sur différents tronçons de la ligne.

La construction du train a duré huit mois. La livrée et la décoration des voitures de la CIWL ont été soigneusement reproduites. L’équipe a utilisé des wagons à plate-forme, munie d’une grue permettant de filmer par-dessus les toits du train lancé à toute vitesse. Une réplique d’une locomotive à vapeur BR Standard Class 7 « Britannia », une série exploitée par les British Railways jusqu’en 1968, a ainsi été construite pour être détruite dans la carrière de Darlton. Un saut dans le vide du haut d’une falaise de soixante mètres ! La reproduction de la locomotive pesait environ 40 % d’une vraie « Class Britannia » et était équipée d’un moteur de camion. La locomotive de 70 tonnes a dû être transportée du Royaume-Uni vers la Norvège avant de revenir en Angleterre. Un casse-tête logistique pour la production ! D’ailleurs, le budget du film est le plus important de la saga avec quelque 290 millions de dollars investis !

Le dernier épisode de la série des Mission Impossible devrait enthousiasmer les amateurs du genre. L’action devrait être au rendez-vous ! En revanche, les fans devront patienter jusqu’en 2024 pour découvrir la deuxième partie du film, actuellement en production.