Daté d’avril 1972, émanant de la direction de l’Équipement de la SNCF, un Projet de circuit ferroviaire pour essais à très grande vitesse nous avait jadis intrigué. Il sera débattu en interne par la commission de la Recherche qui pilotait alors divers projets dont le fameux C03, possibilités nouvelles ferroviaires sur infrastructures nouvelles. Grâce à la diligence de Madame Ben Iken, un dossier retrouvé dans les archives de la SNCF au Mans (597LM0019) nous a permis de reconstituer les tenants et aboutissants de ce projet extraordinaire.
Construit pour de bonnes raisons dans la Champagne pouilleuse, ce locodrome pour TGV eut assuré un bel avenir à la petite gare d’Herbisse où il s’embranchait ; sans doute aussi, les habitants des quatre petits villages qu’il encerclait, auraient peu apprécié le manège incessant et infernal de TGV soumis à des essais tant de vitesse plafond que d’endurance.
La voie sur dalle, « plan B » pour les futures lignes à grande vitesse
Interrogé jadis sur ce circuit d’essais, Serge Montagné (†), qui avait succédé à André Prud’homme à la direction du département Études et Recherches de la Voie (VR) en janvier 1973, nous avait adressé par courrier un premier commentaire. L’option d’une voie sur dalle était intégrée au projet C03, « au moins comme plan B par rapport à la voie ballastée ».
Même si très tôt, cette option est plutôt rejetée, comme plaide Prud’homme devant la commission de la Recherche le 18 novembre 1968 :
« La pose de voie sur dalle sur plateforme meuble n’apparaît guère intéressante au point de vue de la résistance transversale.
À cette époque, extrêmement importante dans l’histoire du transport ferroviaire français et européen, le mythique TGV d’aujourd’hui était encore une rame de turbotrain. Si vous le souhaitez, n’oublions pas de rendre hommage à une autre légende ferroviaire française, les ravissantes RTG qui feront leurs premiers voyages commerciaux en 1973 sur le réseau ferré national!