Pas toujours possible de voyager en train avec son vélo en France, comme en témoigne le Livre blanc publié par le collectif Mon vélo dans le train à l’attention des pouvoirs publics, de la SNCF et des autorités organisatrices de transports collectifs. Il y a pourtant urgence à l’heure du toutvoiture et de la lutte contre le changement climatique.
Trois emplacements sont destinés aux vélos. La LOM recommande un minimum de huit places pour les trains neufs et rénovés Photos © Collectif Mon vélo dans le train
C’est un Livre blanc qui, espère-t-il, devrait contribuer à faire bouger les choses. Publié par le collectif Mon vélo dans le train, qui réunit dix fédérations et associations de promotion du vélo et du train, de transports collectifs et de défense de l’environnement*, le document met en lumière l’inadéquation entre les besoins des cyclistes occasionnels ou quotidiens – touristes, vacanciers, vélo-tafeurs – et l’offre vélo dans les trains en France, et propose plusieurs nécessaires pistes d’amélioration. « Qu’il s’agisse de rejoindre une randonnée avec un vélo chargé de bagages ou de réaliser le dernier kilomètre d’un trajet local, par exemple, un trajet domicile- travail, mettre son vélo dans les transports publics est l’évidente alternative décarbonée à la mobilité “tout-automobile” », résume Gilles Laurent, responsable des Mobilités douces à la Fnaut. « Mais malheureusement, en France, que ce soit sur les Intercités, les TGV ou les TER, à quelques exceptions près, ce n’est pas toujours possible ni facile. »
Le bon exemple des trains régionaux au Danemark : un compartiment largement dimensionné dédié aux vélos et incluant des sièges pour les voyageurs cyclistes. Photos © Collectif Mon vélo dans le train
Train vélo: la France à la traîne par rapport à ses voisins d’Europe du Nord
La comparaison avec d’autres pays européens, notamment en Europe du Nord – Allemagne, Danemark – et aussi en Italie, montre un retard considérable de cette prise en considération chez nous en France. « Malgré quelques évolutions positives, le manque de place à bord des trains, les billetteries inadaptées ou les réservations obligatoires dissuasives sont autant de freins à une mobilité “train + vélo” qui devrait pourtant être la pierre angulaire des évolutions de nos déplacements », plaident les associations qui font partie de Mon vélo dans le train. C’est donc à partir de l’expérience riche et variée de ses nombreux membres que le collectif a réuni dans ce Livre blanc son constat de la situation en France, ainsi que les possibilités qui existent dans les pays voisins. Il a formulé plusieurs demandes concrètes pour mettre les transports publics français à niveau et s’adresse aux pouvoirs publics, à la SNCF, aux régions et aux médias susceptibles de relayer leurs arguments. « Il faut en finir avec le parcours du combattant que nous connaissons en tant que voyageurs avec notre vélo, et cela devient urgent à l’heure de la lutte contre le réchauffement climatique : il faut un choc d’offre – davantage de places vélos et davantage de trains aménagés pour pouvoir les accueillir –, et un choc de simplification – concernant la billetterie, en ligne ou physique, et les parcours en gare pour l’accès aux trains – sont indispensables. » A suivre.
« Un bricolage d’été », selon le collectif : en haute saison (ici, dans la région Sud Paca), les sièges
recouverts de housses permettent d’embarquer quelques vélos supplémentaires. Photos © Collectif Mon vélo dans le train
* FF Vélo, Cyclo Trans Europe, Cyclo Camping International, CIHM, AF3V, Amis de la nature France, Fnaut, France Nature Environnement, MDB, Oui au train de nuit !, Réseau européen en train, Staarp. Contact : Gilles Laurent, Fnaut Hauts-de- France, gilles.laurent@fnaut.fr, 06 01 88 97 19