Le trajet des autorails qui doivent emmener habitants, élus et décideurs de Lyon à Bourg-Saint-Andéol le 16 novembre pour montrer la faisabilité du retour des trains de voyageurs sur la rive droite du Rhône a été établi. Reste maintenant à obtenir l’accord de SNCF Réseau.
Lyon-Perrache, Grigny, Givors, Condrieu, Champagne-Saint-Désirat, Saint-Péray, Tournon, La Voulte, Le Pouzin, Le Teil et enfin Bourg-Saint-Andéol : tel est le tracé présenté le 20 février, après l’audit réalisé par les associations Cutpsa (Collectif des usagers des transports publics Sud-Ardèche) et AuterVR (Association des usagers des TER de la Vallée du Rhône), pour Train en fête le 16 novembre 2025, une manifestation organisée avec trois autorails (180 places au total) de l’association AP 2800, qui réunit des passionnés de train et fait circuler ce matériel roulant des années 1960.
L’objectif de la manifestation est de montrer la faisabilité de faire rouler de nouveau des trains de voyageurs sur la rive droite du Rhône, une demande adressée à la SNCF et à la Région Auvergne- Rhône-Alpes depuis plusieurs mois (lire LVDR n° 4025) et restée sans réponse définitive à ce jour.
Sous réserve de l’accord de SNCF Réseau
C’est à Condrieu (Rhône) qu’Ardéchois, Ligériens et Rhodaniens, militants du Cutpra et d’AuterVR se sont réunis le 20 février pour affiner leur plan d’action et présenter le tracé défini. « Des arrêts à Saint-Romain-en-Gal et Saint-Pierre- Boeuf seront étudiés, et plus au sud, les gares de Cruas et Viviers n’étant pas utilisables faute de quais, des solutions alternatives, recevables par la SNCF, seront recherchées, afin que ces zones soient desservies », explique Jean-François Cullafroz-Dalla Riva, membre de AuterVR. Naturellement, un tel convoi nécessite l’accord total de SNCF Réseau. À ce titre, l’association AP 2800 a été missionnée pour instruire le dossier avec les responsables ferroviaires. « Pour l’heure, les ingénieurs SNCF, partie prenante de la préparation, soulignent que la réouverture de la rive droite du Rhône aux trains-voyageurs est tout à fait possible », soutient Jean-François Cullafroz-Dalla Riva. « Selon eux, l’initiative du 16 novembre 2025 pourra accélérer la prise de décision par les élus de la région Auvergne-Rhône-Alpes et par les responsables de la SNCF. »
Une pierre apportée à l’édifice des transports décarbonés
Pour Christophe Vignal, maire du Pouzin, « la réouverture de la rive droite du Rhône aux trains-voyageurs est une nécessité […] Selon les statistiques de l’Insee, chaque jour, 1 500 Pouzinois quittent la commune pour aller au travail et autant de personnes gagnent la commune pour leur emploi. Un flot qui pourrait se faire par voie ferroviaire… » Christian Féroussier, vice-président du département de l’Ardèche, soutient le projet et entend bien être « dans le train au côté de ses collègues et des habitants. [Il agira] au sein de l’assemblée départementale pour aider à la réussite de cette initiative citoyenne. » Habitante de Cruas (Ardèche) et élue départementale, elle aussi, Elvire Bosc sera de la partie. Selon elle, « une circulation des trains de voyageurs sur la rive droite du Rhône serait une belle opportunité pour les habitants, en particulier les jeunes et parmi ceux-ci les étudiants. » Maire de La Voulte, Bernard Brottes constate « tous les jours le flot de circulation automobile sur l’ancienne RN86. J’insiste sur l’attente de la population de voir revenir des trains de voyageurs desservir les communes de la rive droite du Rhône et j’applaudis des deux mains à l’initiative Train en fête 2025. » Un point de vue également partagé par Cécile Bayle, troisième adjointe de la mairie du Teil, chargée de la Mobilité et des Solidarités. « Avec à la clé, la réouverture de la gare où parviennent déjà des trains venus de l’Occitanie, et puis l’arrivée et le départ de convois sur toute la vallée du Rhône. »
Bientôt des réunions avec la Région Aura, la préfecture du Rhône et la SNCF
Philippe Bouniard, premier adjoint de la mairie d’Alba, et vice-président de la communauté de communes Ardèche- Rhône-Coiron, est lui aussi convaincu de la nécessité du changement dans les déplacements. « A ce titre, le train pourrait apporter un souffle d’air dans le quotidien des habitants, et apporterait sa pierre à la lutte contre le réchauffement climatique. » Enfin, Philippe Marion, le maire de Condrieu et conseiller départemental du Rhône, qui soutient l’initiative, insiste sur « l’intérêt, pour les habitants en particulier, et pour la préservation de la planète en général, que la rive droite du Rhône voit circuler à nouveau des trains de voyageurs. » Selon lui, « au-delà du train du 16 novembre, le retour du trafic voyageurs, qui relève tout d’abord d’une volonté politique, est absolument indispensable. » Un point de vue largement partagé par les élus des communes concernées et leurs environs. Le 20 mars, le comité pilotage doit se réunir en mairie du Pouzin (Ardèche), en prélude à une rencontre des élus ardéchois le même jour. Entre-temps, à l’occasion de réunions de travail avec le vice-président délégué aux transports de la région Aura, Frédéric Aguilera, puis la préfète de région et préfète du Rhône, Fabienne Buccio, et ensuite avec la SNCF. Nul doute que les organisateurs de Train en fête feront parler d’eux.