Le gouvernement moldave a organisé une exposition baptisée « La terreur soviétique en RSS de Moldavie : ampleur, victimes et auteurs », inaugurée le 6 juillet dernier. Elle se déroule dans deux wagons installés sur la place de la Grande Assemblée nationale à Chisinau, la capitale du pays. Les deux wagons, exposés pour la troisième année consécutive, abritent des photographies, des documents, des livres et divers objets illustrant les récits des déportés.
Jusqu’au 27 juillet, les visiteurs peuvent également visionner du contenu multimédia dans l’un des wagons. Cette exposition rappelle à la population un évènement particulièrement tragique de son histoire. La déportation d’au moins 80 000 Moldaves entre 1940 et 1953 par les Soviétiques (certaines sources parlent de 110 000 déportées). Le point d’orgue de ces opérations survient du 6 au 9 juillet 1949 avec la déportation massive la plus importante de l’histoire de la République de Moldavie. L’occupant a ainsi visé plus de 11 000 familles, et le contingent de personnes déplacées de force dans des wagons à bestiaux s’est élevé à 35 796 personnes, dont 11 889 enfants.
Les Soviétiques entendent ainsi décimer l’élite politique et culturelle roumanophone du pays et accélérer l’intégration du pays dans l’espace russe. Cette exposition se déroule dans un contexte tendu entre Chisinau et Moscou. Aujourd’hui, la Moldavie subit toujours la pression de son puissant voisin qui soutient l’indépendance de la Transnistrie. Cet État indépendant de facto, non reconnu par la communauté internationale, a fait sécession de la Moldavie en 1991 avec le soutien de Moscou. Depuis, elle accueille une importante base de l’armée russe. Régulièrement la Russie est accusée de mener en Moldavie des opérations de déstabilisation et d’ingérences dans les affaires intérieures du pays.