La musique traditionnelle bretonne est portée par les « sonneurs » depuis la fin du Moyen Âge. Armé de leur bombarde et de leurs binious, ils sont présents aux grandes occasions qui rythment de la communauté alors, les baptêmes, les mariages, la fin des récoltes. Mais, elle a bien failli disparaître.
C’est le chemin de fer qui, au milieu du XXe siècle, a sauvé ce patrimoine musical. Dans ce documentaire de l’émission d’Arte Invitation au voyage, Ernest Manac’h de l’association de sauvegarde du patrimoine basée à Carhaix, Les Amis du Réseau breton, revient sur le lien qui unissait les bagads – les orchestres traditionnels bretons – aux chemins de fer.
17 juillet 1879, Charles de Freycinet, ministre des Travaux publics de l’époque, lance le plan qui portera son nom. Celui- ci prévoit la création d’un réseau ferré parmi les plus denses du monde.
L’ambition est forte : la desserte de toutes les préfectures et sous-préfectures de France, l’idée étant de désenclaver les régions les plus reculées et d’y apporter la voix de la République, mais en Bretagne, c’est la musique bretonne qu’il apporte également. Le Réseau Breton, ce chemin de fer de 426 km de voie métrique fut construit entre 1891 et 1925. Il irriguait la Bretagne grâce à ses lignes secondaires et a donné naissance à l’étoile ferroviaire de Carhaix, entraînant ainsi le développement accéléré de la petite ville. De nombreux cheminots étaient musiciens et, naturellement, ils forment les premiers orchestres. Ainsi, en 1948, à Carhaix, le bagad « Les gars du chemin de fer » investissent des wagons désaffectés pour leurs premières répétitions…
Ils lancent alors le renouveau de la musique traditionnelle bretonne et participe ainsi au sauvetage de cette culture celte millénaire.
Mardi 4 novembre à 17 h 25 sur Arte. Invitation au voyage – Les bagadoù, la musique bretonne sur les rails. ARTE France, Éléphant Doc. (2025)







