L’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes qui se déroule à Paris en 1925 est l’événement fondateur du mouvement Art déco. 100 ans après, le Musée des arts décoratifs revient sur cette exposition fondatrice et offre un véritable voyage dans les années folles…
Le 18 avril 1925 est inaugurée à Paris l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes. Les pavillons se déploient entre les Invalides et le Grand Palais. Ils vont attirer une foule immense. L’événement lance réellement le mouvement Art déco, qui traverse alors les frontières. Les lignes, les textures, tout est nouveau. Mobilier, mode, joaillerie, arts graphiques, architecture, transports… La révolution est partout. L’émulation touche les décorateurs, les fabricants, les magazines, les grands magasins, les artistes. Les nombreuses délégations étrangères qui ont fait le déplacement découvrent le savoir-faire français.
L’Art déco semble avoir gardé tout son pouvoir d’attraction auprès du public puisque un siècle plus tard, il y a foule ce vendredi après-midi d’octobre au Musée des arts décoratifs (MAD), rue de Rivoli, pour découvrir l’exposition 1925-2025 – 100 ans d’Art déco. Un événement qui se déroule jusqu’au 28 avril 2026.
Le commissariat général de l’exposition est assuré par Bénédicte Gady, directrice des musées, le commissariat par Anne Monier Vanryb, conservatrice des collections modernes 1910-1960 et la scénographie est signée par l’Atelier Jodar et le Studio MDA. À cette occasion, la reproduction d’une voiture de la Compagnie internationale des Wagons-Lits (CIWL) est érigée en totem. Les visiteurs peuvent aussi découvrir une cabine restaurée de 1926, sauvée de l’Étoile du Nord, qui reliait Amsterdam à Paris, via Bruxelles, et qui provient des collections du musée. Trois maquettes à l’échelle 1 du futur Orient Express, créé par l’architecte Maxime d’Angeac, directeur artistique de la société Orient Express sont aussi exposées. Ce nouveau train de luxe doit être mis en service en 2027.
Si l’Orient Express a vu le jour en 1882, les années 20 marquent l’âge d’or de la Compagnie internationale des Wagons-Lits (CIWL), qui a lancé le célèbre train de luxe qui reliait Paris à Istanbul et qui a tant nourri l’imaginaire des voyageurs européens.
Dans les années qui suivirent le lancement de l’Orient-Express, la CIWL a créé de nombreux trains de luxe : le Calais Méditerranée Express, la Flèche d’Or, l’Oiseau bleu, le Taurus Express, le Nord Express, le Transsibérien… Dans les années folles, les anciennes voitures en bois laissent la place aux premières voitures à caisse acier et à la célèbre livrée bleu et or.
Cent ans plus tard, pour concevoir ce nouvel Orient Express, la société a fait appel à Maxime d’Angeac, qui a entrepris de réinterpréter l’esthétique structurée, géométrique et élégante de l’Art déco. Il réinvente sans copier et mobilise une trentaine de métiers d’art, brodeurs, verriers, ébénistes, tapissiers, manufactures et ateliers d’excellence. La scénographie de l’exposition met en scène le dialogue qui s’instaure entre ces deux trains de luxe. On y admire la vaisselle et l’argenterie parées des logos des diverses époques de la Compagnie, mais également les créations de Maxime d’Angeac, qui seront présentées sur les tables de la voiture-restaurant du nouveau train de luxe.
On retrouve dans l’exposition les grands noms de l’Art déco. René Prou, qui dessine et réalise le décor de six voitures de la CIWL entre 1926 et 1929. Son succès à l’exposition de 1925 lui permet d’être engagé par la Compagnie internationale des wagons-lits.
Le maître verrier et bijoutier René Lalique est invité à concevoir des panneaux en verre pour les cloisons des compartiments du Côte d’Azur Pullman Express, un luxueux train de jour qui dessert la Riviera française, inauguré en décembre 1929.
Sa fille Suzanne a également participé en créant le tissu des fauteuils ainsi que la moquette. Il est possible d’admirer au plus près ces somptueux décors.
L’exposition est composée également de nombreuses affiches publicitaires, des campagnes créées par les services de communication de la CIWL et des brochures touristiques qui illustrent également l’esthétique de l’époque.
À l’étage, on peut admirer plusieurs maquettes de ces pavillons éphémères qui accueillaient l’exposition de 1925, dont il ne subsiste aujourd’hui nulle trace dans le paysage parisien. Plusieurs meubles emblématiques sont également présentés au public, qui s’immerge également dans un autre moyen de transport en vogue pendant les années folles. Les paquebots transatlantiques affichaient également un incroyable luxe et constituaient de véritables palaces à l’instar des trains de la CIWL.
1925-2025 – 100 ans d’Art déco jusqu’au 28 avril 2026 au Musée des Arts décoratifs. 107 rue de Rivoli – Paris 1er. Métro : Palais-Royal, Pyramides, Tuileries







