Et de deux ! Après la réouverture aux voyageurs de la ligne de la Rive droite du Rhône en août 2022, l’Occitanie relance la ligne à voie unique Montréjeau-Luchon (35 km) le dimanche 22 juin 2025, après 10 ans de fermeture. Pour certains, elle était définitivement condamnée. En effet, sur une section la vitesse était même limitée à 10 km/h !
Le ballast, les rails et la caténaire dataient d’un autre temps, les derniers travaux lourds remontaient à 1953, des éboulements menaçaient et la tentation du tout routier condamnait cette ligne électrifiée en 1925 en 1500 V continu par la Compagnie du Midi qui l’avait inauguré en 1873. Elle avait permis de conforter la réputation de Bagnères-de-Luchon, la « Reine des Pyrénées » comme station thermale puis de sports d’hiver avec la création de Superbagnères, avec des trains directs de et vers Paris.
Cette réouverture prévue par les Etats Généraux du Rail et de l’Intermodalité (EGRIM) de la Région en 2016 correspond à la volonté de l’Occitanie de défendre et de développer le transport ferroviaire.
Après cette nouvelle étape, dans un contexte de réduction des subventions de l’Etat, d’autres lignes attendent leur tour (Alès-Bessèges, Limoux-Quillan et Rodez- Séverac). A côté de cela, la région avec le concours des collectivités territoriales, participe pour 40 % à la réalisation des deux LGV (Bordeaux-Toulouse et Montpellier- Perpignan).
Cette renaissance ferroviaire correspond aussi à un transfert de gestion de SNCF réseau vers la région, permis par la loi d’Orientation des Mobilités (LOM) même si la ligne reste la propriété de l’Etat. Changement radical depuis la régionalisation avec non seulement l’organisation et le financement des services, mais aussi avec la responsabilité totale de la reconstruction puis de l’entretien de la ligne.
Cette ligne desservira 4 haltes et gares et sera parcourue par 6 allers- retours/jour dont un direct en semaine de et vers Toulouse. Pour tous les trains-navette entre Luchon et Montréjeau effectuant le trajet en 35 minutes, une correspondance sera assurée vers Tarbes ou Toulouse par TER ou Intercités. Pour arriver à ce résultat, la Coordination pour la Défense du Rail et de l’Intermodalité en Comminges-Barousse s’est battue avec la région pour que les études sous maîtrise d’ouvrage de la région Occitanie soient reprises et permettant d’envisager la réouverture pour 67 M €, au lieu des 80 annoncés précédemment par RFF ou SNCF réseau.