Les deux derniers trains EC entre Bruxelles Midi et Bâle ont été supprimés début avril. Héritiers d’une longue lignée de trains prestigieux qui reliaient jadis Amsterdam à Zurich, limités par la suite à Bruxelles, ils sont partiellement remplacés par la mise en service de nouveaux sillons LGV et TER.
Le samedi 2 avril écoulé ont circulé pour la dernière fois les deux couples d’EuroCity 91/90 et 97/96 reliant Bruxelles Midi à Bâle via Luxembourg et Strasbourg, dépouillés ces dernières années de leurs noms de baptême. Cette catégorie de trains, qui avait fortement dépéri ces dernières années sur le réseau SNCF, voit subsister les récents EC Marseille – Milan et les deux Nice – Milan via Vintimille gérés par Thello. Longtemps connus sous les noms imagés d’Edelweiss, Iris, Vauban, Jean-Monnet, avec des compositions panachées de voitures SNCB, CFF et FS, ces trains de jour ont vu leur parcours fortement évoluer au fil des ans et même être amputé, perdant en particulier leurs circulations d’abord aux Pays-Bas, puis en Italie et à travers la Confédération helvétique. L’élimination des deux rescapés précède de trois mois la mise en service de la seconde phase de la LGV Est-européenne, qui va s’accompagner de liaisons directes rapides par TGV Bruxelles – Strasbourg via Lille. Avec leur disparition, tout un pan de l’histoire des relations ferroviaires internationales sur cet axe, qui avaient démarré entre les deux guerres, va tomber aux oubliettes.
L’ « Edelweiss » : d’abord un train de luxe
Crée en 1928 par la CIWL, le rapide Edelweiss, qui emprunte son nom à la fleur duveteuse rencontrée en haute montagne, est composé de voitures Pullman et restaurant. Réservé à la clientèle aisée de 1re classe, il circule le jour d’Amsterdam CS à Zurich HB via Bruxelles (rebroussement), Namur, Luxembourg (rebroussement), Metz, Strasbourg et Bâle, soit un ruban de 909 km avec rame terminus Lucerne l’été. Il cesse de fonctionner à la veille du conflit franco-allemand à l’été 1939. Sa réapparition n’intervient pas immédiatement après la fin des hostilités, où il est fait usage de couples de trains classiques des trois classes le jour. Il faut attendre l’été 1955 pour que l’Edelweiss renaisse d’abord de Bruxelles à Bâle avec une RGP 2, puis une RGP 1 de 1re classe avec supplément de la SNCF. À l’été 1956, il endosse l’étiquette TEE et assure le long parcours Amsterdam – Zurich sous n° 31/30. Une confortable rame diesel Ram néerlando-suisse assure dès juin 1957 la liaison Amsterdam – Zurich avec couverture dans l’intervalle des trains Étoile-du-Nord et Oiseau-Bleu.