La RATP va bien et pourtant son résultat net recule passant de 293 millions à 87 millions d’euros. « C’est une trajectoire qui intègre le nouveau contrat avec le Stif mis en oeuvre depuis le 1er janvier, qui a réduit de 100 millions d’euros la rémunération de la RATP sur la période 2016-2020. Car dans le contrat précédent, la RATP avait “surperformé” ses résultats par rapport à ce qui était demandé par le Stif », explique Élisabeth Borne, la PDG. À cela s’ajoutent les effets de l’inflation, quasi nulle, alors que les prévisions tablaient sur une hausse de 1 %. Enfin, la RATP va payer pour la première fois en 2016 l’impôt sur les sociétés, ce qui a été pris en compte. Sur le premier semestre, le chiffre d’affaires atteint un peu moins de 2,8 milliards d’euros, en retrait de 1 %. La contribution des filiales est en croissance (+ 1,6 % globalement, + 6 % pour RATP Dev) et représente 20,7 % du total. « Les résultats de la RATP sont cohérents par rapport à nos prévisions, poursuit Élisabeth Borne.
Nous sommes en ordre de marche pour tenir les objectifs que nous nous sommes fixés à l’horizon 2020, à savoir atteindre un chiffre d’affaires de 7,5milliards d’euros avec une contribution des filiales de 30 %. » Quant au lancement du passe Navigo unique, il se serait traduit par une hausse des voyages (la RATP ne disposerait pas du chiffre précis) dont une partie seulement (peut-être la moitié) serait le fait de nouveaux voyageurs. « Le risque recettes la première année est porté à 90 % par le Stif », indique la patronne de la régie. Si le trafic voyageurs augmente globalement de 2,7 % (plus de 1,7 milliard de voyages), le métro enregistre un recul (- 1 % selon Élisabeth Borne), touché par la désaffection de la clientèle touristique. « Personne n’anticipe une reprise touristique forte cette année. Nous observons un recul du tourisme, surtout venu d’Asie et d’Amérique. Nous pouvons espérer les récupérer à la prochaine saison », commente la patronne de la RATP. Tout cela laisse présager une activité comparable au second semestre.