La pandémie de l’année 2020 n’a pas épargné le monde ferroviaire en Île-de-France : trafic au ralenti, voyageurs absents, blocage de projets. Le redémarrage du trafic est très lent en 2021 et les projets ont pris du retard. 2022 sera une année en demi-teinte.
Regardons d’abord la situation générale dans les transports d’Île-de-France. La pandémie laisse des traces avec les périodes de confinement, les restrictions de déplacement, le télétravail, les cours en distanciel et la crainte d’une contamination. Sans oublier, pour la région capitale, l’absence des touristes. La fréquentation chute fortement en 2020 avant de remonter un peu en fin d’année et d’être stoppée par les nouvelles mesures de début 2021. À l’automne, Île-de-France Mobilités note le retour d’environ 80 % des voyageurs par rapport à 2019. La SNCF y voit une certaine stabilité pendant plusieurs mois. La RATP n’attend pas un retour à la valeur nominale avant deux ans grâce notamment à l’ouverture de nouvelles lignes de métro. IdFM vise 90 % fin 2022.
La conséquence est double. D’abord l’offre est elle aussi adaptée à cette baisse, principalement en heures creuses, de soirée ou de week-end. Ensuite, les recettes chutent à cause de la baisse de fréquentation et du versement trans- port des entreprises. IdFM chiffre les pertes à 2,6 milliards d’euros en 2020 et les estime à 1,3 milliard en 2021. Un bras de fer oppose l’autorité organisatrice à l’État pour la compensation avec pression sur les entreprises de transport (arrêt des versements mensuels). Un accord est trouvé pour 2020 : 1,45 milliard d’avance remboursable et 150 millions de subventions. En absence d’accord pour 2021, le risque est multiple : réduction de l’offre, augmentation des tarifs, baisse des investissements. Mi-octobre, l’État annonce une aide remboursable de 800 millions versée en fin d’année.