Conséquence de travaux ou d’incidents, les détournements ferroviaires sont bien souvent synonymes de circulations inhabituelles. Cela est d’autant plus vrai lorsque le théâtre des opérations sont des lignes à voie unique du réseau secondaire soudainement sollicitées suite aux perturbations entraînées par l’incendie de la gare de Figeac. De Bagnac (Lot) à Saint-Jory (Haute-Garonne), retour sur le transport de ballast opéré par Régiorail pour le compte de SNCF Réseau dans ces circonstances un peu particulières.
La nuit du mercredi 21 au jeudi 22 novembre 2018 se déclare un violent incendie en gare de Figeac. La quasi-totalité du bâtiment part en fumée, n’occasionnant heureusement aucun blessé. Les conséquences sur l’exploitation vont s’avérer importantes et s’inscrire dans la durée. Le poste d’aiguillage de type PRG est détruit. Située à la convergence des lignes Brive – Capdenac et Aurillac – Capdenac, la gare de Figeac ne peut plus jouer son rôle de gare de bifurcation.
Une fois la sécurisation du bâtiment réalisée, la reprise du transport des voyageurs s’effectue sur l’axe Rodez – Brive uniquement. En effet, la décision est prise de rendre la gare de Figeac « transparente » en ne laissant subsister qu’un seul canton Capdenac – Assier, exploité en cantonnement téléphonique et prévu pour être basculé en BMVU (block manuel de voie unique) ultérieurement. Ce mode d’exploitation est rendu possible par l’immobilisation de l’aiguille de la bifurcation en position de gauche de sorte à donner la direction Capdenac – Brive. La situation de la section Capdenac – Aurillac se résume ainsi à une substitution 100 % routière.
En ce qui concerne le transport de marchandises, la situation est beaucoup plus problématique pour la Société des carrières du Massif central, embranchée non loin de la gare de Bagnac. Cette carrière produit du ballast pour le compte d’Infrarail, entité logistique de SNCF Réseau en charge d’alimenter les chantiers en matériaux. Ce site d’extraction a connu une période faste lors du plan rail Midi-Pyrénées dans les années 2007-2013 avec des tonnages de ballast records expédiés aux quatre coins de la région. La section Figeac – Bagnac sur laquelle est embranchée la carrière sera renouvelée en premier lieu entre septembre et novembre 2008 de sorte à pouvoir expédier par mode ferroviaire. La carrière connaît par la suite une période de baisse d’activité pendant laquelle les expéditions se font uniquement en mode routier.
Il faut patienter jusqu’à l’arrivée de Régiorail sur le site du triage de Saint-Jory pour assister de nouveau au chargement des premiers trains tests fin août 2016. Régiorail joue alors le rôle de tractionnaire pour le compte d’Infrarail, qui fournit les wagons-trémies et tombereaux pour alimenter en ballast des chantiers du bassin toulousain.