En une décennie, la nouvelle gamme de locomotives construites par Siemens a envahi l’Europe et concurrence la grande famille des Traxx de Bombardier. Plus de 1 100 locomotives de type Vectron ont été vendues pour plus d’une cinquantaine de compagnies ferroviaires dans 20 pays européens. Ces engins s’affranchissent des différences nationales et sont flexibles, un vœu pieux de la Commission européenne.
Depuis la fin des années 80, la Communauté européenne entreprend des réformes successives pour ouvrir les frontières, favoriser les échanges de biens et de personnes entre les pays membres. Cette même volonté politique prône un « espace ferroviaire unique européen ». Ces mesures, à l’origine du traité de Rome de 1957, mettent fin aux monopoles étatiques et ouvrent le monde ferroviaire à la concurrence et aux entreprises privées.
Dans les années 90, la signature du traité de Maastricht acte la mise en place d’un Réseau transeuropéen de transport (RTE-T) et fonde les neuf premiers corridors ferroviaires européens.
Ces corridors sont conçus pour harmoniser les équipements, les infrastructures, les réglementations et la gestion du trafic entre les différents réseaux ferroviaires qui les traversent.
Les EuroSprinter
C’est dans ce contexte que le constructeur Siemens, au début des années 90, développe le programme des EuroSprinter. Ce dernier doit répondre au besoin d’une locomotive multiprotocolaire pour transiter sur toute la longueur d’un corridor européen.
Ce programme a pour ambition de concevoir des locomotives d’une puissance de 6400 kW, avec la fonction d’assurer les services voyageurs à grande vitesse aussi bien que des trains de marchandises lourds. Le tout pouvant circuler sur plusieurs réseaux, avec des tensions électriques et équipements de sécurité différents.