L’association Ademas répare et entretien des rames de métro Sprague dans une caserne de Versailles. Un matériel emblématique qui circule sur une boucle de 5 km à deux pas du château.
Difficile de trouver du matériel Sprague depuis son retrait du réseau parisien en avril 1983. Ce matériel emblématique du métro des années 30 à 80 est toujours bien présent dans les mémoires. Les nostalgiques peuvent se rendre au musée des Transports urbains de Chelles, où ils y trouveront une motrice prêtée par la RATP. Une autre est visible à la maison de la RATP, exposée dans la rue intérieure. Malheureusement, ce beau matériel est protégé par une vitre et il est difficile de l’approcher correctement.
Où donc alors est-il possible de voir des vieux métros parisiens ? Les mauvaises langues (faisant de l’humour) répondront sur la ligne 11. Si ce n’est pas du Sprague, on y trouve tout de même les dernières séries du MP 59 mises en service en 1963 sur la ligne 1. Ces rames, qui ont déjà 55 ans, vont rouler encore quelques années avant l’arrivée des nouvelles MP 14 à l’occasion du prolongement de la ligne vers Rosny-Bois-Perrier en 2022.
La RATP a tout de même conservé une rame Sprague rénovée et classée monument historique, servant pour des animations et des tournages. On a pu la voir circuler à l’occasion sur la ligne 10 pour les Journées du patrimoine. Malheureusement encore, depuis quelques années aucune sortie publique n’a été organisée, la rame restant remisée dans un point tenu secret du réseau [pour lui épargner les outrages de nos « amis » tagueurs ? Ndlr].
Malgré cela, le Sprague n’est pas encore totalement renvoyé au musée. Il existe même un endroit où il roule régulièrement. Pour le voir, il faut se rendre… à Versailles, où bien sûr aucun métro n’a jamais circulé. C’est là qu’est implantée l’Ademas, l’Association d’exploitation du matériel Sprague qui, comme son nom l’indique, entend faire circuler les rames de ce matériel mythique. C’est en 1992 qu’un groupe de passionnés de moins de 20 ans décide de créer une association visant à la préservation, la restauration et surtout la circulation du Sprague. À cette époque, tout n’a pas encore disparu malgré les nombreuses voitures parties pour la casse. Il y a même un petit marché de banquettes en bois et de plaques émaillées alimenté par les ferrailleurs. On les retrouve comme décor de certaines brasseries ou chez des particuliers. Il est donc possible de se procurer des pièces détachées, voire de racheter des voitures entières qui n’ont pas trouvé preneur. L’Ademas se lance donc à la recherche de ce qui peut encore être sauvé.
En parallèle, elle propose des circulations sur le réseau de métro. À l’origine, c’est le Copef (Cercle ouest-parisien d’études ferroviaires) qui a organisé pour la première fois à la fin des années 70 une balade en Sprague sur le réseau parisien. Il s’agissait de découvrir durant une nuit entière les raccordements de service et les stations fantômes. Devant le succès rencontré, l’opération est plusieurs fois renouvelée jusqu’au début des années 90. Ensuite, l’Ademas prend le relais, organisant des visites conférences qui se terminent au matin avec un petit-déjeuner. Ces circulations nocturnes deviennent au fil du temps de plus en plus fréquentes.