Née au début des années 2000, cette gamme de matériel proposée par Stadler a séduit notamment par son accessibilité et sa puissance de freinage et de démarrage, qualités appréciées sur les dessertes urbaines et suburbaines aux arrêts fréquents. Déclinée en de nombreuses sous-séries, elle continue de s’accroître.
L’usine de la firme Stadler installée à Bussnang, en Thurgovie, aux confins de la Suisse alémanique a du pain sur la planche. Avec la production de son matériel automoteur électrique baptisé Flirt (Flinker Leichter Innovativer Regional-Triebzug), pour des dessertes banlieue et régionales, mis au point au début des années 2000, proposé sous différentes versions (monocourant 15 kV, bicourant 15-25 kV et 15-3 kV), a séduit bien évidemment le réseau principal des CFF, mais aussi ceux privés du Südostbahn et des Transports publics neuchâtelois et fribourgeois. Mais d’autres compagnies ferroviaires européennes (1) et au-delà et jusqu’en Amérique du Nord et en Afrique du Nord, ont opté pour la formule d’éléments quadruples à un niveau articulés sur cinq bogies, longs de 74 m, développant 2 000 kW, à motorisation répartie, à convertisseurs de puissance IGBT, aptes à 160 km/h, dotés de l’attelage automatique pour la marche en unités multiples.
Son agencement intérieur soigné – avec accès aux plateformes de plain-pied, deux portes par face, système d’information dynamique sur l’horaire en temps réel, donnant les correspondances avec les autres moyens de transport, large intercirculation entre véhicules – permet des échanges rapides lors des arrêts dans les gares. Les coefficients d’accélération et de freinage sont particulièrement élevés avec 1,20 m/s2, surclassant ceux des matériels SNCF récents qui affichent 0,67 m/s2 pour les AGC Z 27500 et 0,96 m/s2 pour les Régiolis Z 51500. Ces performances leur permettent d’assurer des dessertes à arrêts fréquents.
Les CFF, cherchant à se débarrasser des automotrices RBe 540 devenues désuètes car datant des années 1963-1966 et de rames tractées malcommodes, ont été séduits par les qualités du modèle Flirt, qu’ils ont adapté à leurs besoins.
Les éléments monocourant premiers à faire leur apparition
Ils ont d’abord passé commande des 30 rames de la version RABe 521, monocourant 15 kV, d’une masse de 120 t, offrant 161 places assises des deux classes, destinées à la région de Bâle. Leur livraison s’est étalée de 2005 à 2007 et elles sont aujourd’hui engagées sur les missions suivantes :
– S-1 de Bâle CFF à Laufenbourg et Frick via Pratteln, Stein Säckingen ;
– S-3 de Bâle CFF à Delémont, Porrentruy et de Bâle CFF à Olten via Liestal et Sissach ;
– S-5 de Weil am Rhein à Steinen via Lörrach (Gartenbahn) ;
– S-6 de Bâle CFF à Zell im Wiesenthal via Bâle Bad Bf (rebroussement), Lörrach, Steinen, Schopfheim (Wiesentalbahn), ces deux liaisons pour le compte de la DB.
“Stadler/Stadler Rail” est un constructeur suisse de matériel roulant ferroviaire, spécialisé dans les trains (unités multiples) intercités, régionaux, à grande vitesse et les trams. Fondé en 1942 à Zurich, il a aujourd’hui son siège à Bussnang (Suisse). Parmi ses produits haut de gamme, la rame automotrice le FLIRT (abréviation de l’allemand “Flinker Leichter Innovativer Regional-Triebzug”, qui signifie “automotrice innovante agile et légère pour trafics régionaux”) a une place absolument importante. Il existe 2 modèles d’unités multiples de FLIRT: Le FLIRT200 et le FLIRT160. Le FLIRT200 est le modèle grandes lignes de la série FLIRT. Grâce à ce train intercité rapide à un niveau combinant un design intelligent et innovant à une technologie qui a fait ses preuves à maintes reprises, la société Stadler a pu élargir la gamme de la série FLIRT avec succès. Il est possible d’équiper cette rame d’un maximum de 8 voitures avec différentes tensions d’alimentation. En août 2008, Stadler a reçu la première commande de trains intercités électriques FLIRT200 munis d’une vitesse maximale de 200 km/h de la part de l’opérateur ferroviaire norvégien « NSB » [« Vy » depuis avril 2019]. D’autre part, le FLIRT160 est un train régional d’un seul niveau atteignant une vitesse maximale de 160 km/h. Il est possible d’équiper cette rame de 2 à 6 voitures avec un mode d’entraînement électrique, diesel ou également un modèle bi-mode. En Septembre 2002, Stadler a reçu des CFF la première commande de trains électriques FLIRT160. Aujourd’hui, au sein des CFF on n’utilise que des différents types de FLIRT160 selon les besoins de l’opérateur suisse.
Comment une petite entreprise familiale spécialisée dans les trains sur mesure pour chemins de fer à voie étroite et de montagne est-elle devenue l’un des constructeurs ferroviaires les plus dynamiques et les plus innovants d’Europe en moins de 20 ans? Dans un univers dominé par les trois géants mondiaux – Alstom, Bombardier, Siemens – “Stadler/Stadler Rail” est devenu un acteur sérieux, en concurrence pour les commandes importantes des opérateurs nationaux en place. Mais il profite également des tendances à la régionalisation et aux opérations d’accès ouvert pour remporter de plus petites commandes pour ses unités multiples et ses véhicules légers sur rail. Le plus grand succès de “Stadler” est sans aucun doute venu avec son modèle FLIRT, dont le premier a été livré aux CFF en 2004. Les unités FLIRT se présentent sous différentes formes et tailles. Outre CFF, deux autres sociétés en Suisse exploitent des modèles FLIRT: la Südostbahn et les Transports Régionaux Neuchâtelois.