Inaugurée en 1962, la S-Bahn viennoise établit à l’origine une liaison entre deux gares de la capitale autrichienne elles-mêmes points de convergence de nombreuses lignes de banlieue. Le réseau compte aujourd’hui 11 lignes exploitées presque exclusivement par les ÖBB, les chemins de fer fédéraux. Trois générations de rames ont été déployées sur ce réseau qui contribue à la réputation de la ville.
Un sondage publié par le magazine The Economist révélait que la capitale autrichienne était, pour la deuxième fois, arrivée en tête du classement des villes les plus agréables au monde, avec une note de 99,1/100. Le sondage liste ses atouts principaux, plébiscités par les habitants comme par les touristes :
– cinq fois moins dense que Paris, Vienne compte 1,9 million d’habitants qui trouvent aux robinets de la ville de l’eau de source, non traitée, acheminée directement depuis les Alpes ;
– à quelques stations de métro de la cathédrale gothique (classée à l’Unesco), les Viennois peuvent aller se baigner dans le Danube ou marcher des heures dans la forêt. Près de la moitié de la ville est recouverte d’espaces verts ;
– les places d’accueil sont en nombre suffisant pour les sans-domicile en hiver, les demandeurs d’asile sont hébergés par les pouvoirs publics et le taux de criminalité est au plus bas depuis près de 20 ans ;
– la qualité des transports en commun est dite « exceptionnelle » ; la ville profite d’un héritage historique : le réseau du BIM, le tramway local, largement développé à la fin du XIXe siècle, n’a été que peu réduit après la Seconde Guerre mondiale, alors qu’ailleurs en Europe, on misait sur l’automobile. Mieux, un métro est venu le compléter à partir des années 70. La ville était donc bien équipée pour s’attaquer à la voiture, ce qu’elle a fait de façon résolue ;
– les transports en commun sont développés mais ils ne sont pas chers. En 2012, le forfait annuel pour les TC est passé à 365 euros, soit un euro par jour ! Trois ans plus tard, victoire symbolique : le nombre d’abonnements dépassait, à Vienne, celui des véhicules individuels. Aujourd’hui, la part du tram, du métro, du bus et du train suburbain pour les trajets dans Vienne s’élève à 38 %, contre 29 % en 1993. Peu de villes dans le monde font mieux (Prague, Singapour…). Dans le même intervalle, la part du vélo est passée de 3 à 7 %, la marche est restée stable, et la voiture a baissé de 40 à 29 %.
La S-Bahn de Vienne
Dans les grandes villes des pays germaniques, le terme duquel dérive notre RER français est S-Bahn (pour Schnellbahn), un réseau ferroviaire rapide mais qui n’est pas développé uniquement dans la capitale du pays ; il concerne aussi d’autres capitales de province comme Graz (Styrie), Linz (Haute-Autriche), Salzbourg (Land de Salzbourg), Innsbruck (Tyrol), ou un ensemble de villes proches comme Villach – Klagenfurt (Carinthie) et Brégence – Feldkirch – Bludenz (Vorarlberg). Les S-Bahn sont toutes exploitées par la compagnie des chemins de fer fédéraux autrichiens, les ÖBB, enfin… toutes ou presque comme nous le verrons à la fin de cet article, en abordant l’évolution récente de la S-Bahn viennoise. Ce réseau est complété par un réseau de métro, la U-Bahn, qui assure un maillage plus fin de la ville, et par un réseau de trains régionaux, dénommé Regionalbahn, qui dessert des villes plus éloignées, voire à l’étranger, telles que Bratislava (en Slovaquie) ou Bˇreclav (en République tchèque).
La S-Bahn de Vienne démarre le 17 janvier 1962 par la liaison entre la gare de Floridsdorf (au nord) et celle de Meidling (au sud-ouest), ces deux gares étant déjà des points de convergence de nombreuses lignes de banlieue. Le réseau comporte maintenant 11 lignes qui ont été quelque peu remaniées en 2012 lors de l’ouverture de la grande gare centrale (Wien Hauptbahnhof) construite alors que la ville n’en possédait pas.