La RATP a mis à profit la période estivale pour réaliser les travaux d’infrastructures impossibles à effectuer le reste de l’année. RER, métros et tramways étaient au cœur de la campagne 2018.
Difficile pour un exploitant comme la RATP d’effectuer les nécessaires travaux de maintenance des infrastructures. La charge de ses différentes lignes, qui totalisent 12 millions de voyageurs par jour, contraint de se limiter aux périodes creuses de la nuit et des week-ends. Certains travaux d’ampleur imposent malgré tout de disposer de périodes plus longues. La RATP depuis plusieurs années met donc à profit la saison estivale pour engager des chantiers d’importance. Cet été, l’effort a porté principalement sur le RER A, les lignes 4, 8 et 11 du métro et les trams T 1 et T 2. Cette maintenance représente un investissement considérable, 1,56 milliard d’euros pour 2017 dont 720 millions affectés en particulier au bon fonctionnement des infrastructures.
Le plus gros chantier de cet été aura une fois encore concerné le RER A. Pour la quatrième année depuis 2015, la ligne était fermée intégralement du 28 juillet au 26 août entre La Défense et Nation. Cette solution radicale, programmée de 2015 à 2021, a été choisie d’accord avec IdFM pour accélérer les travaux de RVB entre Nanterre- Préfecture et Vincennes. Cette fermeture a également été rendue possible par l’automatisation de la ligne 1, qui suit le même tracé que le RER entre La Défense et Nation. Les études de report des voyageurs ont montré que la baisse estivale habituelle de 30 % était compensée par les reports de la ligne A. D’autres voyageurs utilisent des solutions alternatives, ce qui limite le rabattement sur la seule ligne 1. Quoi qu’il en soit, 2018 aura été la dernière année d’une fermeture totale du tronçon central et dès l’été 2019 (et jusqu’en 2021), les RVB s’effectuderont les soirées et week-ends.
Ces interruptions de trafic pas toujours très bien perçues par le public sont rendues nécessaires par l’ampleur des travaux à réaliser sur une infrastructure vieille de 40 ans. Le tronçon central du RER est soumis à une très forte charge de trains et de voyageurs. Les travaux permettent d’augmenter sa régularité et sa fiabilité face à un trafic de 1,2 million de voyageurs quotidiens (en hausse de 20 % depuis 10 ans). En plus de l’intégralité des voies et du ballast, il y a 27 appareils de voies à changer. De 2015 à 2017, 12,5 km ont été renouvelés ainsi que huit appareils de voies, quasiment la moitié du programme. Cette année, la campagne de travaux était ambitieuse. Le chantier aura notamment permis d’adapter l’infrastructure aux trains à deux niveaux, généralisés sur le RER A depuis février 2017 avec un parc intégral de MI 2N et MI 09. Toujours pour faire face au trafic et améliorer l’exploitation, quatre nouveaux appareils de voies ont été posés entre Charles-de-Gaulle-Étoile et La Défense. Ils faciliteront le retournement des rames en situation dégradée, des travaux prévus dans le cadre du schéma directeur du RER A.
Autre chantier, réparer les dégâts de l’accident de Porte-Maillot quand à l’automne dernier, les travaux d’extension du RER E ont percé la voûte de la ligne A. Il y avait deux voussoirs à réparer en complément des colmatages provisoires réalisés au moment de l’accident. 225 m de ballast exposé à des coulées de boue et de sable ont également été renouvelés.