Alors que le tunnel de base du Brenner se creuse, le gouvernement bavarois, soucieux de favoriser le report modal de transport de marchandises sur le rail, a élaboré le concept de Breco, ou Brenner Corridor, prenant appui sur des matériels ferroviaires innovants. Explications.
La réalisation du tunnel de base du Brenner progresse : 109 km de galeries ont déjà été percés sur un total de 230 km. Mais aujourd’hui la part du transport routier pour les marchandises est de 71 %, celle du rail étant de 29 % sur cet axe qui concerne directement l’Italie, l’Autriche et l’Allemagne. Particularité : la mise en œuvre de la route roulante de Brenner à Wörgl (sur sol tyrolien) fait que la part du rail en Bavière voisine est encore plus faible (22 %), ce qui expose les populations de la vallée allemande de l’Inn à de fortes nuisances et ce qui contrevient aux objectifs de la COP 21. Alors que plusieurs domaines d’activité ont commencé à réduire sensiblement leurs émissions en CO2, le secteur des transports reste pour sa part à des niveaux élevés, quand bien même un recours accru au rail permettrait d’abaisser sensiblement ces émissions. En effet, le ferroviaire est moins émetteur de 80 % en dioxyde de carbone.
Le ministère bavarois des Transports s’est donc emparé du dossier. Il souhaite diminuer de 2 % la part de la route (240 000 passages routiers) sur ces cinq prochaines années, ce qui implique de parvenir à charger et à faire circuler de manière efficace et économiquement viable quelque 20 trains supplémentaires par jour et par sens. À cet effet, il faut convoquer des tours de table mais aussi élaborer un concept innovant, alias Breco ou Brenner Corridor, qui parvienne à se substituer de manière transparente à la route.