Composante de l’étoile de Veynes, cette ligne au parcours en partie montagnard n’a jamais connu un trafic régional très fourni. Avec la généralisation des sports d’hiver, elle a vu sa fréquentation s’accroître périodiquement, mais elle n’est pas épargnée aujourd’hui par la chute du nombre des trains grandes lignes classiques et notamment des trains de nuit. Elle conserve, toutefois, une trame TER assurée par des matériels modernes.
Artère préalpine de 116 km, numérotée 912 au catalogue SNCF Réseau (ex-RFF), elle constitue la branche occidentale de la croix de Veynes, exploitée en traction autonome. Les autres composantes de cette étoile ont fait l’objet d’études de fond parues dans des numéros antérieurs de Rail Passion (n° 94 pour Grenoble – Veynes, n° 99 pour Veynes – Briançon et n° 119 pour Veynes – Marseille).
Faisant communiquer la vallée du Rhône et le département des Hautes-Alpes, c’est l’itinéraire de référence pour l’accès depuis Paris et Lyon à Gap et Briançon. À ce titre, la ligne a connu des pointes de trafic aiguës lors des vacances et week-ends de la saison hivernale. Le reste du temps, son activité est faible, d’autant qu’elle a perdu tout trafic fret. Par rapport à l’époque PLM, ses installations ont été sérieusement allégées, mais en contrepartie la sécurité des circulations a été améliorée.
Le tracé de ligne, remontant sur les trois quarts de son parcours la vallée de la Drôme, est dans l’ensemble assez curviligne, avec pas moins de 245 courbes, ne s’abaissant jamais en dessous de 300 m de rayon. Son profil en long est sévère pour accéder à son point culminant : 885 m, à l’intérieur du grand souterrain de faîte du col de Cabre, au Km 95,970, marquant la ligne de partage des eaux entre les bassins de la Drôme et du Buëch, ainsi que la limite entre les départements de la Drôme et des Hautes-Alpes.
Les nombreux ouvrages d’art ont justifié deux coupures de longue durée pour assurer leur pérennité, l’une en 1976 pour le remplacement spectaculaire du remarquable viaduc du Claps, l’autre en 1981 pour traiter le chapelet de tunnels du fer à cheval de Beaurières.
Autorisée par décret impérial du 19 juin 1858, cette artère de pénétration à travers la contrée du Diois a été ouverte par la Compagnie du PLM en trois étapes espacées dans le temps :
• le 25 septembre 1870 de Livron à Crest (17 km) ;
• le 1er septembre 1885 de Crest à Die (37 km) ;
• le 1er juin 1894 de Die à Aspres-sur-Buëch (55 km), retardée par les grands travaux d’ouvrages d’art.
Au-delà de cette gare, le parcours de 6,5 km pour atteindre le noeud de Veynes, commun avec la ligne des Alpes venant de Grenoble, mise en service dès le 29 juillet 1878, reçoit alors une seconde voie. Sur celui-ci vient se greffer, à la bifurcation du Poteau Saint-Luc, la ligne remontant de Marseille depuis Sisteron, ouverte en 1875.
Quittant l’artère impériale Paris – Marseille à la sortie sud de la gare de Livron, la voie unique vers Aspres se dirige franchement vers l’est en suivant la rive droite de la Drôme, dont la vaste plaine est plantée de vignobles et de cultures maraîchères. Desservant Crest, localité fière de son donjon du XIIe siècle, elle traverse la rivière dans un paysage de collines couronné au sud par la forêt de Saou, culminant au Veyrou à 1 589 m.
Juste une autre ligne dont la SNCF ne voudra plus la conserver et signera les yeux fermés la décision de sa fermeture définitive? Pour le moment, on veut croire le contraire avec tant de questions d’interrogation dans nos esprits. Appartenant à l’infrastructure de “l’étoile de Veynes”, cette ligne de Livron-Veynes (toujours voie unique et sans électrification) a l’intention d’essayer de résister à sa sinistre chance avec son trafic TER et fret pas trop insignifiant et ses ouvrages d’art très nombreux. On souhaite que le bons sens et le bon jugement de la SNCF-Réseau brillent sur l’étoile de Veynes jusqu’au bout!
La désertification des petites gares en France est en train de devenir une habitude, pas seulement embarrasante mais alarmante aussi, depuis un certain temps. Sur ce problème, tout qui commence comme un ruisseau de rumeur, peut facilement devenir une rivière de realité avec des années qui coulent sans arrêt. Si les chuchotements circulant dans les coulisses ferroviaires françaises sont vraies, pour des raisons purement financières (comme dans la plupart des cas), depuis des années la région de Lyon et l’administration de la SNCF souhaitent remplacer les TER de la ligne Livron-Veynes par des autocars. Comme la substitution des autorails par des autocars, est un film cauchermadesque répétitif, pour le moment, on peut seulement deviner l’avis des cheminots et des voyageurs ferroviphiles Diois. On croise aussi les doigts pour la capacité de la pensée logique de notre SNCF national.