Plusieurs projets de lancement de trains de luxe ont été annoncés ces derniers mois. Ces trains font toujours rêver mais ils ont connu un destin compliqué au XXe siècle. Ils nécessitent de lourds investissements et doivent attirer une clientèle prête à payer le prix fort.
Les trains de luxe connaissent un nouvel et fort engouement ! Alors que 2023 marquera les 140 ans du lancement de l’Orient-Express, le groupe hôtelier Accor, qui détient désormais la marque « Orient-Express », annonce la remise sur les rails du Nostalgie-Istanbul- Orient-Express en 2024, perpétuant ainsi le mythe du train le plus célèbre du monde qui reliait Paris aux portes de l’Asie.
A la fin de l’année dernière, c’est la Compagnie de France, l’entreprise ferroviaire privée imaginée par le Puy du Fou, qui annonçait à son tour le lancement en 2023 d’un train de luxe pour « embarquer ses voyageurs pour un spectacle de 4 000 km, à la découverte des splendeurs et des merveilles qui font la richesse et le charme de la France ».
On ne peut que lui souhaiter de trouver le matériel roulant ancien qui est devenu si rare qu’il faudra le construire, et surtout le financer. Si l’on remonte à une dizaine d’années, on voit que ce retour du train de luxe vient à point nommé pour mettre fin à une longue agonie non seulement française mais européenne. Le groupe Accor avait racheté ce qui restait du prestigieux matériel roulant de la CIWL, et avait créé dans les années 1990 son « Pullman Orient-Express » composé de sept voitures-salon type Côte d’Azur Rapide ou Train Bleu (dont certaines sont classées Monuments Historiques) destinées à « l’événementiel » d’entreprises clientes désireuses d’utiliser cette légende roulante. Le train roula, mais rarement, en général seulement en soirée, quelques heures autour de Paris, le temps d’une réception. Il a aussi connu une carrière parallèle, en étant exposé lors des Journées du patrimoine.
Cet article est tiré du numéro 3902 de La Vie du Rail.
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Les trains de luxe iconiques peuvent avoir des voix et un effect locaux, mais ils ont sûrement des histoires et un impact mondiaux. Et c’est pourquoi différentes entreprises compétentes essaieront toujours de les mettre sur des rails encore et encore.
Avant le commencement historique des services « NIOE/Nostalgie Istanbul Orient Express », dès maintenant, je voudrais gentiment rappeler un détail important (ce qui peut sembler mineur) au groupe hôtelier Accor:
« Comme dans vos hôtels stylés, s’il vous plaît, utilisez des couettes de qualité au lieu de couvertures de qualité dans vos voitures-lits renovées, d’accord? »
Le train Orient Express du 21ème siècle vers Istanbul sera assurément une légende roulante de nos temps modernes grâce à Accor!
Le 4 octobre 1883, le train le plus luxueux et le plus fascinant du monde quitte le terminus parisien, Gare de l’Est. Il rallie Paris à Constantinople (maintenant Istanbul bien sûr) en moins de 76 heures. Le défi technologique est gagné. Véritable « palace roulant sur rails », l’Orient Express fait découvrir aux voyageurs la splendeur de ses décors comme marqueteries de bois précieux, panneaux de verres, étoffes, cuirs raffinés plus oreillers et literie promettent le meilleur sommeil. Et un passage au restaurant, l’expérience gastronomique réussie.
Le 20 mai 1977, l’Orient-Express effectue son dernier voyage direct entre Paris (Gare de Lyon) et Istanbul (Gare de Sirkeci). Le développement ultra rapide et la concurrence féroce du secteur aérien à la fin du XXe siècle porte un coup dur à la Compagnie Internationale des Wagons-Lits (CIWL), qui est contrainte de vendre certaines de ses voitures aux enchères.
Et aujourd’hui, le géant et adroit groupe hôtelier français Accor est prêt à faire revivre l’esprit et la philosophie exemplaire de l’Orient Express d’un passé fabuleux et inoubliable. Il semble vraiement que ce sera un pari gagné avant même qu’il ne commence!
L’heure du départ venue, ne restez pas sur le quai, montez dans le wagon-lit!