Plusieurs nouveautés ont marqué les élections professionnelles qui se sont tenues à la SNCF du 19 au 22 novembre et au cours desquelles plus de 151 000 cheminots étaient appelés à voter. C’est en effet la première fois que les salariés choisissaient leurs représentants par vote électronique. Deuxième particularité, les élus dont le mandat commencera pour quatre ans à partir du 1er janvier prochain siégeront dans de nouvelles instances, les CSE qui se substitueront aux CE, aux délégués du personnel et aux CHSCT comme le prévoit la loi Travail.
Mais comme c’est le cas depuis plusieurs années, ce scrutin a été marqué par un nouveau recul de la participation : celle-ci s’établit à 66,7 %. Elle atteignait 80 % en 2004.
De plus malgré les longues grèves de ce printemps organisées dans un premier temps dans l’unité, puis les stratégies différentes mises en oeuvre par les organisations syndicales, le paysage syndical n’a pas bougé : chacun maintient ses positions.
Ainsi, avec 34,02 %, la CGT reste la première organisation syndicale de la SNCF. Même si la centrale de Montreuil enregistre un très léger repli (elle avait obtenu 34,33 % lors des dernières élections en 2015), elle stabilise son électorat qui avait tendance à se réduire sérieusement depuis 2004 (elle représentait alors 43,96 % des votants). La CGT Cheminots précise avoir progressé dans les collèges de l’exécution et de la maîtrise.
Deuxième force syndicale, l’UNSA recueille 23,96 % des voix, soit un dixième de point en plus comparé à la dernière élection. Ce qui lui permet de dire qu’elle poursuit sa progression ininterrompue depuis les années 2000.
SUD affiche aussi une – modeste – hausse, en passant de 16,83 % à 17,28 % des voix. Mais c’est elle qui a le plus progressé, fait-elle valoir.
De son côté, la CFDT recule de 15,15 % à 14,30 %.
Une fois de plus, FO ne parvient pas à dépasser la barre des 10 %, seuil à partir duquel une organisation syndicale est considérée comme étant représentative dans une entreprise. Au contraire, la centrale chute à 7,63 %, alors que son score atteignait 9,16 % en 2015.
La CFE-CGC a attiré 2,78 % des voix tandis que la CFTC est quasi inexistante à 0,03 %.
Conséquence, les quatre syndicats représentatifs restent les mêmes et la CGT et SUD qui totalisent à eux deux 57,28 % des forces en présence détiennent un droit d’opposition qui peut leur permettre de remettre en cause des accords signés par les deux autres syndicats dits réformistes, l’UNSA et la CFDT. Les syndicats revendicatifs pourraient donc peser fortement sur les discussions qui devront être menées notamment pour bâtir le futur accord d’entreprise.
La SNCF rappelle qu’au 1er janvier 2019, le groupe ferroviaire comptera 33 CSE. Il y aura 26 CSE pour SNCF Mobilités, six pour Réseau et un pour l’Epic SNCF. L’entreprise indique dans un communiqué qu’une « négociation est en cours au sein du Groupe public ferroviaire pour déterminer les modalités de mise en oeuvre des CSE ».