Le 29 septembre 1968, le dernier voyage en traction vapeur entre Nantes-Orléans et Le Croisic a eu lieu. Pour cet adieu, c’est la 231-G-558 du dépôt de Blottereau qui a été choisie, l’une des dernières Pacific encore en service dans la région Ouest.
Pour cet adieu à la vapeur avait été choisi la 231-G- 558, du dépôt de Blottereau ; cette machine et la 231-G-645 étant les deux dernières Pacific de cette série, sur la région Ouest, encore en service.
Donc, dès 7h30, l’équipe de conduite, qui comportait deux mécaniciens et deux chauffeurs en titulaires, mettait la dernière main au « bichonnage » de cette locomotive, sous l’une des remises du dépôt. Enfin, vers 8h30, après une levée du jour sous une pluie battante et un ciel gris, la vedette de la journée sortait par un soleil bienveillant et était tout de suite entourée par de nombreux amateurs photographes qui la mitraillaient déjà sur le gril de sortie.
À 9h40, la 231-G-558 sortait du dépôt et se dirigeait vers la gare de Nantes-Orléans où elle restait exposée, attelée à une voiture A3 B5, réservée aux amis et amateurs de chemins de fer. Cette présentation en voie 1 devait se terminer vers 12h10. À 12h15, arrivait le 753, en provenance de Paris, remorqué par la CC-72002 qui, pour la dernière fois, laissait la place à une ancêtre. À 12h27, dans un panache de vapeur, la Pacific démarrait, pour cet ultime voyage, en direction du Croisic ; la machine était conduite, pour ce parcours de sens impair, par le mécanicien Ouary et le chauffeur Brochu accompagnés par le chef de traction Ardilouze ; on notait sur la locomotive la présence de M. Gibeau, chef du 7e arrondissement traction à Nantes.
Arrivée au Croisic, après les manoeuvres nécessaires à la remise en tête de la voiture A3 B5 spéciale, la locomotive était remisée à l’annexe traction où, une fois encore, elle était entourée de nombreux amateurs.
Vers 16h45, la 231-G-558 descendait en gare et une fois mise en tête du 756, un changement d’équipe s’effectuait ; en effet, le mécanicien Bricaud et le chauffeur Barat prenaient la relève sur la plateforme, mais MM. Gibeau et Ardilouze restaient en leur compagnie pour le voyage du retour. L’arrivée à Nantes-Orléans par un beau soleil couchant se faisait en voie 1, devant une foule enthousiaste et sensible. La CC- 72002 reprenait le train jusqu’au Mans, relayée à cette gare par la 2D2-5413 qui amenait ce convoi à destination dans la moderne gare de Paris-Montparnasse.
Une page de traction vapeur venait de tourner et le nombre bien faible de Pacific françaises de s’amenuiser. Un espoir pour les vaporistes cependant, car des bruits laissaient à penser que la 231-G558 pourrait paraître encore lors d’une exposition organisée à l’occasion de l’inauguration de la nouvelle gare de Nantes-Orléans.
Cet article est tiré du numéro 1168 de La Vie du Rail paru le 17 novembre 1968 dont voici la couverture :