La SNCF a fêté ses 80 ans le 12 mars. Le coup d’envoi d’une année de célébrations. Le passé est évoqué, mais l’entreprise regarde surtout l’avenir. Sur fond de tensions sociales liées à la réforme.
Malgré les tensions qui couvent depuis les déclarations du Premier ministre contre le statut des cheminots, la SNCF n’a jamais eu l’intention d’annuler les festivités prévues le 12 mars pour célébrer ses 80 ans, a affirmé Guillaume Pepy le jour même de l’événement. Selon le président du directoire de la SNCF, « la réforme ferroviaire et l’anniversaire de l’entreprise sont deux sujets complètement disjoints ».
Au cours de cette fête d’anniversaire, qui donnait le coup d’envoi à toute une série d’initiatives qui seront menées cette année et qui sont liées à l’histoire de l’entreprise, il a surtout été question de retours en arrière, de souvenirs et de richesses patrimoniales. Mais aussi d’avenir, imaginé autour d’un système ferroviaire robuste, de l’innovation et des nouvelles mobilités.
Par ailleurs, un appel à contribution a été lancé au début de l’année à l’adresse des cheminots pour recueillir des témoignages de ce passé.
Une centaine de personnes ont déjà contribué en apportant des objets. La collecte va se poursuivre. « Les 80 ans, c’est un fil qu’on tire. Et ce qui nous intéresse, c’est plutôt ce qu’il y a devant nous », a ajouté Guillaume Pepy. Une centaine de manifestants issus des rangs de la CGT et de SUD-Rail ne l’ont pas entendu ainsi. Ils ont envahi les allées de Ground Control, l’ancien centre de tri postal situé à côté de la Gare de Lyon, où se tenait la célébration des 80 ans, et crié des slogans contre la politique, selon eux, antiferroviaire du gouvernement. Une sorte de rituel pour qui connaît bien la SNCF. Et qui n’a pas fait ciller Guillaume Pepy.
Pourtant les jours suivant cette fête devaient être décisifs. Le 14 mars, le gouvernement devait présenter le projet de loi l’habilitant à légiférer par ordonnances sur la réforme de la SNCF, juste après son adoption en conseil des ministres. Le lendemain, Guillaume Pepy devait remettre sa feuille de route pour la SNCF. Projet qui sera plus largement étayé cet été. Et le 15 au soir, les quatre organisations syndicales représentatives à la SNCF devaient se retrouver pour établir une stratégie commune.