Début mai, la SNCF calculait que son manque à gagner dû à la crise du coronavirus atteignait 2 milliards d’euros. On peut y ajouter le milliard d’euros de pertes enregistrées suite à la grève dans les transports en décembre puis en janvier. Evoquant cette situation financière, Jean-Pierre Farandou a indiqué le 2 mai que « la notion d’un plan d’aides à la SNCF ne me paraît pas déraisonnable », puisqu’Air France et Renault en ont bénéficié.
L’Etat a laissé la porte ouverte mais jugé prématuré d’en discuter à ce stade, à travers des déclarations du ministre des Comptes publics Gérald Darmanin et du secrétaire d’État aux Transports Jean-Baptiste Djebbari, au lendemain de cet appel du PDG du groupe ferroviaire. « Tant que nous n’avons pas une vision extrêmement précise du coût qu’aura porté le coronavirus sur la SNCF, d’ailleurs tant que nous ne connaissons pas non plus la dynamique de reprise, notamment de l’offre TGV, nous n’avons pas une vision suffisamment précise pour rentrer dans ce type de discussion avec la SNCF », a dit M. Djebarri le 3 mai sur France 3. De son côté, interrogé dans Forum Radio J, Gérald Darmanin a affirmé que « l’Etat a toujours été au rendez- vous pour soutenir d’abord des grandes entreprises nationales, c’est le cas d’Air France, et encore plus quand ça lui appartient, comme c’est le cas de la SNCF ». Et il a ajouté : « Nous verrons bien (comment évolue la situation) et nous aiderons la SNCF. Après, chacun devra faire des efforts (…) car l’Etat ne peut pas tout compenser à l’euro près pour tout le monde », tout en rappelant que « l’Etat aide déjà beaucoup la SNCF puisque que plus de 100 000 agents de la SNCF sont en chômage partiel payé par l’Etat ».
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On est devant nous le gouvernement allemand qui n’a jamais hésité à aider financièrement la DB bien plus que Lufthansa. Maintenant, c’est au gouvernement français de prendre une décision discrète en ces temps complexes et difficiles.
On a devant nous l’exemple du gouvernement fédéral allemand qui n’a jamais hésité à aider financièrement la Deutsche Bahn bien plus que Lufthansa. Maintenant, c’est au gouvernement français de prendre une décision discrète en ces temps complexes, difficiles et sans précédent.
La SNCF estime avoir perdu jusqu’à présent 2 milliards d’euros du fait de la crise de COVID-19. Pour être plus précis, cette crise sanitaire et économique inattendue et inouïe pourrait se traduire par des ventes d’actifs pour la SNCF, qui avait précédemment déclaré qu’il était « encore trop tôt » pour savoir comment le coronavirus affecterait ses finances globales. L’entreprise ferroviaire nationale, qui prévoit de ramener plus de 50% de sa capacité normale au 11 mai, disposait de 5.8 milliards d’euros de liquidités et de 3.5 milliards d’euros de crédits renouvelables à la fin du mois d’avril. En tout cas, un soutien financier efficace du gouvernement est désormais inévitable à ce stade!