À l’heure du digital, préparer la transformation des métiers figure parmi les priorités de la SNCF. Le 29 novembre, à l’occasion du Girls’ Day organisé chaque année par l’entreprise, le 574 Saint-Denis, l’une de ses cinq « maisons du digital », a accueilli 80 lycéennes pour leur présenter les métiers du numérique exercés dans le groupe ferroviaire, considérés à tort comme plus masculins. Une journée destinée à susciter des vocations 2.0.
« Trop beau ! » Les lycéennes invitées le 29 novembre à Saint-Denis, dans le cadre du 7e Girls’ Day, à découvrir les activités digitales de la SNCF flashent sur l’ambiance design et colorée des locaux du 574 Saint-Denis, installés dans le campus Rimbaud. Mais au-delà de la visite d’un environnement de travail 2.0 – un mix de collaboratif, de cool et de digital – elles sont venues ici accompagnées de leurs professeurs pour découvrir les métiers du numérique considérés à tort comme 100 % masculins : community manager, data scientist, programmeur, développeur Web, designer d’objets connectés, codeurs… Comme leur explique le maître des lieux, Laurent Hardy, « au sein de la SNCF, les femmes représentent à peine plus du quart des salariés dans les métiers de l’informatique et du numérique. Mais ce n’est pas une fatalité. Il faut combattre les idées reçues et les préjugés selon lesquels vous ne pourriez pas accéder à ce type de métiers. » En effet, trop souvent, l’entourage familial de ces jeunes filles les influence en leur disant que « ces métiers, c’est pour les garçons » et en les cantonnant à des métiers estampillés réservés aux femmes : infirmière, institutrice, commerçante…
« Inverser la tendance passe aussi par la volonté de présenter à un jeune public féminin les métiers du digital pour pouvoir ensuite recruter davantage de femmes dans l’entreprise », commente Laurent Hardy. « Le Girls’ Day doit permettre d’en finir avec ces clichés qui tuent dans l’oeuf des vocations… » Initialement, ces visiteuses devaient être 50. Trente autres se sont greffées sur la journée. Il s’agit d’élèves de 1re ou de terminale, venues de deux établissements scolaires : l’IPSSI Paris XIIe et Montévrain en Seine-et- Marne, une école d’informatique (classe de BTS SIO, Services informatiques aux organisations) et le lycée Le Corbusier d’Aubervilliers (classe de 1re et de terminale STI2D, Sciences et technologies de l’industrie et du développement durable, option Systèmes informatiques et numérique, classe de STMG, Sciences et technologies du management et gestion, classe de BTS Systèmes numériques). Ces établissements sont partenaires de Capital Filles, un programme « pour l’égalité des chances au féminin » qui présente les secteurs d’activité et des métiers d’avenir et qui est déjà présent dans 20 académies.
Dans le showroom du 574, les visiteuses découvriront la table numérique et la réalité virtuelle, visiteront le Fab Lab où sont fabriqués divers objets à l’aide d’imprimantes 3D. Hawa, Iness, Leila et les autres rencontreront également Emmanuel Chevallier, responsable de la mission Handicap et Politique de la diversité à l’Epic SNCF (« Le Girls’ Day est très important pour nous, car il y a pénurie de candidatures féminines. Pour les métiers des IT et du digital, on compte seulement 28 % de salariés femmes, c’est insuffisant », souligne-t-il).
Elles écouteront aussi Iva Stankowitch, ingénieur en logiciels intégrée à la SNCF depuis deux ans et demi, qui leur expliquera son parcours professionnel réussi « dans un univers traditionnellement masculin. Travaillez beaucoup, apprenez à apprendre et ne laissez personne vous empêcher d’obtenir ce que vous voulez », leur donnera- t-elle comme conseils en souriant, en conclusion de son intervention. Et puis, le Girls’ Day, c’est aussi la possibilité pour ces collégiennes et lycéennes de candidater plus tard auprès du 574 pour le stage qui est obligatoire dans leur cursus scolaire. De quoi susciter de nombreuses vocations 2.0…