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France Culture. Quelle place pour l’homme dans l’économie du rail ?

26 mars 2018
- -
Par : S. D.

L’émission de France culture, Entendez-vous l’éco, s’est penché au début du mois de mars sur le rail à travers le prisme de l’économie dans une série de quatre épisodes, aujourd’hui disponible. Le premier épisode est consacré à la naissance du chemin de fer. Une histoire qui débute dans la première moitié du XIXe siècle, et qui se développe en parallèle de cette révolution industrielle, dont le rail deviendra l’un des grands symboles. Un symbole de progrès et de vitesse, deux ambitions centrales de cette époque. Le chemin de fer repose sur une innovation technique constante et sur la promesse d’un développement économique. Dans ce premier épisode, deux historiens incontournables, Clive Lamming, auteur de nombreux ouvrages sur le train, et notre confrère George Ribeill, rédacteur en chef d’Historail et auteur aux Éditions de La Vie du Rail échangent autour des implications économiques de la naissance et du développement du réseau ferré français.

« À ses débuts, le train suscite quelques défiances : Adolphe Thiers craignait que le corps humain ne se décomposât à des vitesses de plus de 30 km/h ! ». Malgré ces quelques réticences évoquées par Clive Lamming, le chemin de fer devient rapidement le moyen de transport incontournable autant pour les matières premières, les produits industriels et bientôt des populations. En France, l’agriculture bénéficiera également de nouveau rapport à la vitesse, comme le rappelle Georges Ribeill : « Le chemin de fer a été important pour l’agriculture en premier lieu en ouvrant les productions céréalières, en permettant un marché national, car on pouvait les stocker en plus grande quantité et les transporter plus rapidement ».

L’importance du changement de l’actionnariat avec l’appel à l’épargne populaire est également abordé. Ce nouveau modèle avec l’émission d’obligations garanties par l’État va permettre de multiplier les investissements.

Nous y apprenons également toute l’importance de l’héritage de la batellerie dans l’élaboration du modèle du réseau ferré.

C’est également, l’époque des premiers transferts de technologies, les ingénieurs se déplacent – la Grande-Bretagne apparaissant alors comme le phare de la révolution industrielle.

Le deuxième épisode se penche sur la création de la SNCF en 1938. Devenu un instrument de l’État, la compagnie nationale, dont on célèbre cette année les 80 ans, vit actuellement un anniversaire troublé. Coincée entre sa mission de service publique et la rentabilité économique, l’entreprise doit faire face à de nombreuses contingences liées à la complexité du système ferroviaire, qui ne se limite pas aux trains.

Survient bientôt, un extrait du discours du président François Mitterrand, lors de l’inauguration du TGV Paris-Lyon, au Creusot, issu du journal télévisé de Patrick Poivre d’Arvor sur Antenne 2, le 22 septembre 1981 illustre l’effet du train à grande vitesse sur les hommes politiques.

Le journaliste et auteur spécialisé dans le transport, Olivier Razemon qui anime un blog de référence sur le sujet hébergé par Le Monde, L’interconnexion n’est plus assurée, pointe les gains de temps, mais aussi toutes ces lignes où la durée du trajet était plus courte il y a quelques décennies. Et explique les limites du « Tout TGV » : « On a construit les lignes à grande vitesse avec un mélange de fierté française et l’idée que le train peut concurrencer l’avion. Mais on a surtout fait le TGV pour les Parisiens. Le réflexe TGV a disparu de beaucoup de régions ».

Le troisième épisode s’attache à comprendre les implications de la représentation du cheminot au cinéma. Le train a été filmé sous toutes ses coutures. Par contre, le cheminot est beaucoup moins présent dans les salles obscures, du moins sur l’écran. Cette fois-ci, ce sont Michel Ionascu, réalisateur, auteur de Cheminots et cinéma publié aux éditions L’Harmattan, et Sylvain Boulouque, professeur d’histoire, qui sont chargés de nous apporter des éléments de réflexion sur un sujet essentiel pour comprendre la place du cheminot dans l’imaginaire collectif.

Le charbon, la casquette, l’horloge, ces attributs extérieurs de sa fonction vue par le cinéma correspondent à l’image du mécanicien et de son chauffeur, les plus visibles sur les écrans, et dans une moindre mesure, le chef de gare, sont un peu les arbres qui cachent la forêt de la grande variété des métiers du rail. Michel Ionascu précise : « Au sujet des cheminots, la mémoire collective est associée à une image très ancienne, en noir et blanc, vieille de 70 ans, mais toujours reprise aujourd’hui ».

Deux films emblématiques de la représentation des travailleurs du rail au cinéma sont particulièrement abordés, avec notamment la diffusion de plusieurs : La Bête humaine de Jean Renoir, sorti en 1938, et La Bataille du rail de René Clément, sorti en 1946. Dans l’adaptation du roman de Zola d’abord. Le rôle de Lantier, anti-héros maudit de la classe ouvrière, abstinent, mais alcoolique en héritage. De crimes en crimes, d’agressions en agressions, il finira par se suicider. Une terrible dissociation entre le Lantier, ne faisant qu’un avec sa machine – avec qui le personnage campé par Gabin entretient une relation quasi charnelle –, et le Lantier dans le privé violent et imprévisible.

Si Renoir s’attachait à l’individu, Clément peint le groupe. Ainsi, la Bataille du rail popularise une autre figure classique du cinéma français, le cheminot résistant, mais également l’idée d’une entreprise résistante. Un film rendu possible par le compromis trouvé entre deux mémoires de la résistance qui s’oppose alors, la gaulliste et la communiste. Il demeure aujourd’hui un symbole cinématographique de l’apport moral des cheminots à la société.

Enfin dans le dernier épisode, les invités d’Entendez- vous l’éco nous éclairent sur la notion de service public et sur l’avenir de celui-ci autour de cette question : « comment définir aujourd’hui les missions de ce bien commun qu’est le service public ? » en se livrant un débat passionné.

Agnès Verdier-Molinié, directrice de la Fondation iFRAP, un laboratoire d’idées qui analyse les politiques publiques, l’économiste Benjamin Coriat, professeur d’économie à Paris XIII, et Roland Gori, professeur émérite à l’université Aix-Marseille sont présents dans le studio.

Le débat s’ouvre sur un extrait d’un roman de Georges Courteline, Messieurs les ronds-de- cuir, écrit à la fin du XIXe siècle et où prospère la caricature classique du fonctionnaire. Pourtant, les intervenants le rappelle, les fonctionnaires sont les artisans du contrat social.

La question de l’évaluation des politiques publiques et de l’efficacité de ceux qui les appliquent, une demande croissante des citoyens, en France comme ailleurs en Europe, est également centrale.

Benjamin Coriat explique ainsi que tout est une question de choix de société : « La notion de chose publique appartient au peuple, pas par nature mais par délibération : c’est un choix citoyen de considérer que certaines choses comme l’éducation ou la sûreté doivent relever du bien public. On choisit de les faire échapper au marché ».

Question fondamentale de philosophie politique qui traverse ce débat, entre une vision libérale qui laisserait l’homme à la merci de ses déterminismes biologique et économique et celle d’un État qui a encore un rôle à jouer. En près de quatre heures, l’équipe d’Entendez- vous l’éco a rempli sa mission : élever le débat au-delà des diatribes populistes qui fleurissent sur les réseaux sociaux. Dans chaque émission, des espaces de musique permettent de souffler un peu et d’intégrer toutes ces réflexions. Du swing manouche de Django Reinhardt avec Mystery Pacific à la chanson de Georges Milton, Si j’étais chef de gare, en passant par le hit yéyé Twist SNCF d’Henri Salvador : autant de classiques de la musique « ferroviaire » qui démontrent toute l’importance du chemin de fer dans l’inconscient collectif. Une richesse culturelle insensible aux impératifs économiques !

À écouter en podcast sur www.franceculture.fr/emissions/series/leconomie-du-rail

L’affiche de La bête humaine est disponible à l’achat sur le site de Photorail.



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