Pendant quinze jours, sept communes de la vallée de la Maurienne ont raconté au public le rôle du chemin de fer pendant la Première Guerre mondiale, notamment avec les Trains du Souvenir.
Conférences d’historiens, films, expositions, concerts, animations, chasse au trésor… En Savoie, du 2 au 18 décembre, sept communes de la vallée de la Maurienne ont fait vivre le souvenir de la Grande Guerre dans le cadre du centenaire de 14-18. À Saint-Michel-de-Maurienne, Saint-Jean-de-Maurienne, Modane, Fourneaux, Saint-André, Orelle et Le Freney, cette quinzaine mémorielle, labellisée par la Mission du Centenaire et placée sous le haut patronage de la secrétaire d’État auprès de la ministre des Armées, avait pour but le devoir de mémoire en ce centenaire du conflit mondial d’accorder une grande part au rôle du chemin de fer durant le conflit. Il s’agissait aussi de montrer au grand public, toutes générations confondues, combien « l’histoire de la Première Guerre mondiale a de multiples visages », selon les mots de Jean-Michel Gallioz, maire de Saint-Michel-de-Maurienne.
Les poilus de Savoie
La vie des poilus savoyards (Sébastien Chatillon), le rôle des chemins de fer pendant la Grande Guerre (Aurélien Prévot), la rencontre des généraux Joffre et Cadorna à Saint-Michel-de-Maurienne (Pierre Geneletti), le général Ferrié et la naissance de la radiodiffusion (Michel Amoudry), l’armée et le rail à Saint-Michel-de-Maurienne (Yannick Grand), l’armée française en Italie (François- Xavier Bernard), les trains de permissionnaires (Emmanuelle Cronier), les Alliés sur le front italien (François Forray), tragique destin du train de permissionnaires du 12 décembre 1917 (André Pallatier), la censure militaire pendant la grande guerre (Olivier Forcade)… autant de thèmes expliqués par des historiens lors de conférences tout au long de la quinzaine. Des reconstitutions historiques, des concerts, une chasse au trésor, un concours de peinture, des expositions (modélisme, véhicules et jouets anciens) assurées par des associations françaises et italiennes ou des collectionneurs ont également attiré le public. Il s’agissait aussi de faire (re)découvrir un drame méconnu, car volontairement tu, de notre histoire contemporaine, survenu dans la vallée de la Maurienne. Le 12 décembre 1917, Saint-Michel- de-Maurienne est le théâtre malheureux de la plus grande catastrophe ferroviaire qu’ait jamais connu la France. Un train transportant de soldats permissionnaires, de retour du front italien, déraille en amont de la commune. Le bilan est terrible : 428 morts représentant toutes les provinces de France, « l’un des drames les plus effroyables de la guerre » dira plus tard André Maginot, en 1923, alors ministre de la Guerre et des Pensions. Pourtant, silence, censure et mystère ont entouré les circonstances de cette tragédie, restée classée secret militaire de nombreuses années, même après l’Armistice. Très loin des combats et du front, à l’arrière, l’effroyable bilan a alourdi celui, déjà accablant, de la guerre…
Les Trains du Souvenir avec l’APMFS
Deux « Trains du Souvenir », assurés par les bénévoles de l’Association pour la préservation du matériel ferroviaire savoyard (APMFS), ont circulé les 10 et 12 décembre au départ de Chambéry, Saint-Jean-de-Maurienne, Saint-Michel-de-Maurienne vers Modane. « L’escale à Modane, avant de repartir pour faire le trajet inverse, a permis aux passagers de visiter le Musée frontière, le Museobar », précise François Coppa, président de l’APMFS, chef de produit Locomotives à la Direction de la Traction SNCF. La fameuse locomotive CC 6558 de la série Maurienne, a tracté six voitures voyageurs, « trois prêtées par l’armée et trois par les TER Rhône-Alpes, mais toutes dotées de fenêtres qui s’ouvrent. »
Un détail qui avait son importance pour le train du 12 décembre, pour la commémoration officielle de l’accident à Saint-Michel- de-Maurienne. Le Train du Souvenir, qui s’inscrivait dans la journée Défense et Citoyenneté, a accueilli des élèves des écoles des villages concernés et le programme prévoyait, au retour de Modane, un passage à vitesse très réduite entre 9h45 et 10h à hauteur de la Saussaz afin de permettre aux voyageurs de lancer des fleurs par les fenêtres sur le lieu de la catastrophe survenue un siècle plus tôt. Enfin, le 17 décembre, une ultime cérémonie devait réunir des collégiens de Saint-Michel au cimetière militaire Nécropole nationale de la Doua pour saluer la mémoire des soldats. Une mémoire qui, cent ans plus tard, demeure ancrée dans l’histoire de la vallée.
Contacts : Mairie de Saint- Michel-de- Maurienne
Tel : 04 79 56 53 42.
E-mail : mairie@smm73.fr.
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Adresse : 731, chemin de la Rotonde, 73000 Chambéry.
E-mail : svp@apmfs.fr