Depuis octobre 1952, tous les trains belges traversent la capitale. Le projet de jonction entre les deux gares principales aura mis près de 60 ans à devenir réalité.
Pour le voyageur de province qui doit changer de train à Paris, c’est toujours le parcours du combattant. Il y a sept grandes gares qui correspondent en partie aux anciennes compagnies avant leur regroupement et leur fusion. Pour ceux qui n’ont pas la chance de connaître avec précision la capitale, le plus simple est souvent de prendre un taxi, même si les gares du Nord et de l’Est, de Lyon, de Bercy et d’Austerlitz sont très proches. Longtemps mûri, le rêve d’une gare centrale a fait long feu.
À Bruxelles, cette gare unique a pareillement été longtemps en projet. Mais elle a tout de même fini par devenir réalité à partir d’octobre 1952, tandis que les deux principales gares de la ville sont devenues traversantes. Le projet pourtant a été très long à se concrétiser, les toutes premières réflexions remontant à 1895. Paradoxalement, l’idée à l’origine de cette jonction n’est pas de simplifier la vie des voyageurs, même si un service direct est forcément plus attractif. La principale préoccupation pour les chemins de fer découle paradoxalement de leur succès. Depuis le développement du rail, le nombre de voyageurs n’a cessé de progresser. Les deux principaux réseaux arrivent dans les gares du Nord et du Midi, situées aux deux extrémités de la ville. Les BV sont établis dans les limites des boulevards dits de Petite Ceinture, sans pénétrer le coeur historique de Bruxelles. Cette localisation est pertinente, mais elle limite les possibilités d’extensions à mesure que l’agglomération se développe. Pourtant, les deux gares ne sont pas isolées puisqu’il existe déjà une jonction par l’ouest via Bruxelles Ouest. Mais pour que des trains passent d’un réseau à l’autre, il faudrait augmenter considérablement le nombre de voies et opérer de complexes rebroussements. Pendant que les autorités s’interrogent, le trafic poursuit sa progression. De 5 millions de voyageurs en 1850, il monte à 100 millions en 1895. Et les projections pour 1905 sont alarmistes avec près de 160 millions. Et ce n’est pas plus rassurant pour les marchandises qui font un bond de 1,6 t à 65 millions de tonnes. Pour éviter la saturation complète du réseau, on met sur pied une commission au sein des chemins de fer de l’État, chargée de faire des propositions. Trois solutions sont envisagées, avec en premier lieu l’augmentation
La jonction Nord-Midi [son nom officiel sur le réseau SNCB est « Ligne 0 Bruxelles-Midi – Bruxelles-Nord »] est une ligne d’infrastructure ferroviaire d’importance nationale et internationale qui traverse en partie en tunnel le centre de la capitale belge reliant les gares du Nord et du Midi.
Avec ses 1200 trains par jour, la jonction est la ligne ferroviaire la plus utilisée de Belgique et le tunnel ferroviaire le plus utilisé du monde.
La ligne en question a 5 gares: Bruxelles-Midi, Bruxelles-Chapelle, Bruxelles-Central, Bruxelles-Congrès, Bruxelles-Nord (Entre les deux gares du Nord et du Midi, la ligne comporte des arrêts à Bruxelles-Central, Bruxelles-Chapelle, Bruxelles-Congrès).
La gare de Bruxelles-Central qui relie en souterrain la gare du Nord et la gare du Midi est sans doute le point le plus crucial de cette célèbre ligne avec ses 6 voies et 3 quais centraux. Tous les trains de la SNCB (uniquement les trains de voyageurs) utilisant la jonction Nord-Midi s’y arrêtent, mais pas les grands trains internationaux (Thalys, Eurostar, ICE, Nightjet).
Liaison ferroviaire vitale à travers le centre de Bruxelles-Belgique, la jonction Nord-Midi relie les principales gares de la ville. Il est partiellement souterrain (autour de la gare de Bruxelles-Central) et partiellement surélevé au-dessus du niveau de la rue.
La ligne de liaison ferroviaire concernée n’est pas utilisée par les trains de marchandises: les seuls trains non voyageurs autorisés sur cette ligne sont les rares trains assurant la maintenance des infrastructures sur la liaison Nord-Sud elle-même.
Pour éviter d’autres embouteillages, tout le trafic de fret traversant entre le nord et le sud de Bruxelles est acheminé soit le long de la ligne 26, à l’est (Halle à Vilvorde, via Merode), soit le long de la ligne 28, à l’ouest (chemin de fer de Bruxelles Sud à Bockstael gare via la gare de Bruxelles-Ouest et Simonis).