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La gare de Hochfelden

Un « décalage horaire » meurtrier

7 mai 2023
- -
Par : Philippe-Enrico ATTAL

Tant que la France est un pays essentiellement rural, avoir l’heure n’est pas une priorité. Avant l’avènement du chemin de fer, on voyage peu et on utilise des moyens de transport qui n’exposent pas les téméraires qui s’y risquent à un quelconque « décalage horaire ». La notion est toute scientifique et serait sans doute difficile à expliquer à un paysan du XIXe siècle. Lui se fie au soleil et au clocher de l’église pour connaître l’heure, qui d’ailleurs lui ne sert qu’à fixer ses périodes de travail. Il se lève avec le jour, se couche avec la nuit. Le célèbre tableau de Jean-Baptiste Millet, L’Angélus, rappelle la vie dans les champs à cette époque, rythmée par de courtes prières de l’angélus du matin à celui du soir.

Le chemin de fer vient rebattre les cartes en imposant de disposer d’une heure précise pour organiser les services. Dès lors, se pose un nouveau casse-tête : quelle heure faut-il afficher ? À compter du 14 mars 1891, seule compte l’heure légale, c’est-à-dire celle de Paris. En France, la doctrine est simple, la seule mesure du temps est celle du méridien de Paris. Il n’est pas question, du moins durant un certain temps, de s’aligner sur celui de Greenwich adopté en 1884 pour l’ensemble du monde. Chaque pays en réalité possédait son méridien depuis les débuts de la navigation moderne. En plus de Paris et de Greenwich, il y avait celui de Cadix pour les Espagnols ou encore de Stockholm pour les Suédois…

La France fera de la résistance jusqu’en… 1911. Après 27 ans à faire cavalier seul, notre pays abdique et, dans la nuit du 10 au 11 mars, les horloges sont retardées à Paris de 9 minutes et 21 secondes.

Enfin une seule et même heure sur tout le territoire métropolitain. Pas pour très longtemps. Dès 1914, durant la guerre qui s’éternise, on cherche à faire de nouvelles économies. De là naît une idée toute simple : profiter au maximum des heures de lumière d’été pour économiser l’énergie. Le 14 juin 1916, la France passe ainsi officiellement à l’heure d’été pour la première fois. Toutes les horloges du pays avancent d’une heure à minuit. La pratique s’installe dans le temps et perdure sur notre sol bien après le conflit. À l’époque, les chemins de fer ont trouvé un moyen tout simple de passer de l’heure d’été à l’heure d’hiver : arrêter les trains là où ils se trouvent. Tous les convois qui circulent à travers le pays appliquent la règle et s’immobilisent en rase compagne durant une heure à minuit pile. Une pratique un peu étrange qui sera à l’origine d’une catastrophe ferroviaire dans l’entre-deux guerres.

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Un Commentaire

  1. Güntürk Üstün 7 mai 2023 21 h 22 min

    La gare de Hochfelden est une gare ferroviaire française de la ligne de Noisy-le-Sec à Strasbourg-Ville, située sur le territoire de la commune de Hochfelden, dans la collectivité européenne d’Alsace, en région Grand Est. C’est une gare de la SNCF, du réseau TER Grand Est, desservie par des trains express régionaux assurant la relation Strasbourg-Ville – Saverne – Sarrebourg. Elle possede 2 voies + voies de service et 2 quais (latéraux). La gare est ouverte au service du fret pour les trains entiers. Elle dessert l’installation terminale embranchée (ITE) du comptoir agricole de Hochfelden.

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