Fondé en 1906, ce réseau régional suisse est devenu, avec le rattachement d’un certain nombre d’autres lignes, plus particulièrement dans les deux dernières décennies, le n° 2 de la Confédération derrière les CFF. Nous en dressons le portrait détaillé dans ce dossier qui comprendra deux parties.
Particulièrement dynamique, ce réseau dont l’expansion territoriale est récente, en plus des activités internes à la Confédération qu’il exerce en parfaite symbiose avec les CFF, assure dorénavant une fonction internationale remarquable, qui a décuplé depuis 2007 avec la création de la NLFA par le tunnel de base du Lötschberg. Son histoire centenaire résulte d’une suite de fusions de petites compagnies (voir arbre généalogique ci-dessous).
C’est en 1906 que naît la compagnie des Alpes bernoises désignée Berne-Lötschberg-Simplon, dont la vocation est de relier l’Oberland bernois au Valais et à l’Italie. Elle absorbe alors la ligne SFB datant de 1901 (Spiez-Frutigen-Bahn), puis en 1913 celle du TSB (Thoune-Spiez-Interlaken Bahn), en bordure du lac de Thoune, ouverte en 1893. Le 28 juin 1913 est mis en service le tronçon majeur du futur réseau, formant sa colonne vertébrale à savoir Frutigen – Brigue, avec le tunnel de faîte du Lötschberg. Désormais, elle peut exploiter cette liaison transalpine, les trains continuant vers Domodossola en Italie par le grand tunnel du Simplon, exploité depuis 1906 par les CFF.
Longtemps attendu, un accès direct à Berne depuis la France via Delle, Delémont est réalisé en 1915 grâce au parcours jurassien Moutier – Langnau avec tunnel sous le mont de Granges. La longueur des lignes exploitées se limite alors à 115 km, mais le BLS supervise le trafic sur plusieurs lignes embranchées qui lui seront rattachées en 1997, cas de :
Berne – Neuchâtel (BN) ;
Gürbetalbahn, Berne – Schwarzenburg (GBS) ;
Spiez – Erlenbach – Zweisimmen (SEZ).
Enfin, ultime fusion, celle intervenue en 2006 avec la prise en compte du faisceau des lignes du RM (Régional Verkehr Mittelland), agglomérées en 1997, renforçant la compétitivité des deux entreprises. Actuellement, la longueur des lignes gérées par le BLS, augmentée celle du tunnel de base sous le Lötschberg, atteint donc 449 km. Ces lignes offrent l’énorme intérêt d’être toutes électrifiées en monophasé 15 kV et d’être interconnectées avec la trame CFF. Un renouvellement magistral du matériel associé à son développement a été conjointement réalisé toutes ces dernières années.
L’examen de la charpente formée par les différentes artères, pour la plupart situées dans des régions semi-montagneuses, ayant nécessité de grands travaux, mérite qu’on s’y attarde un peu, tout comme celui de leur rôle passé et actuel.