Assurant une fonction de liaison entre la Bretagne et le Midi pyrénéen, cette artère de 376 km a connu tout au long de son histoire des fortunes diverses. C’est ce parcours en dents de scie qui fait l’objet de ce dossier qui sera traité en deux parties.
Maillon central de l’arc ferroviaire atlantique courant de Brest à Hendaye, le plus souvent à distance des rivages de l’océan, cette artère de 376 km n’a jamais connu les faveurs des anciennes Compagnies, puis de la SNCF en matière de dessertes, avec de longues périodes de stagnation. D’autant qu’aujourd’hui le trajet autoroutier, plus court, entre les deux métropoles lui fait une sérieuse concurrence. Hormis quatre villes de moyenne importance, La Roche-sur-Yon, La Rochelle, Rochefort et Saintes, elle traverse des zones agricoles à faible peuplement. Pourtant, sa fonction de transit, avec des échanges interrégionaux entre la Bretagne, les Pays de la Loire, Poitou-Charentes, l’Aquitaine et le Midi pyrénéen, qui avait été favorisée un temps dans les décennies 70-80, reste susceptible de l’alimenter. Or, ces dernières années, l’activité TIR de la SNCF, peu intéressée par son trafic, a notablement détricoté la trame existante, par divers artifices quelquefois insidieux. En face d’elle les conseils régionaux des Pays de la Loire, de Poitou-Charentes et d’Aquitaine, divers comités de défense, montent régulièrement au créneau pour tirer la sonnette d’alarme et défendre la relation.
Comme Réseau ferré de France depuis son avènement en 1997, exception faite de l’électrification Nantes – Les Sablesd’Olonne, ne lui a pas non plus pourtant porté une grande attention, avec absence totale d’investissements, l’état de son infrastructure est aujourd’hui particulièrement préoccupant sur la section de 103 km séparant La Roche-sur-Yon de La Rochelle, constituant le maillon faible de la transversale. La vitesse y a été ramenée à 60 km/h au service 2016, majorant gravement les temps de parcours des trois trains IC, le quatrième périodique ayant été à cette occasion éliminé. Fort heureusement, des signes optimistes se dessinent enfin pour sauvegarder cette artère, qui pourrait retrouver à l’horizon 2020 un standing convenable.