C’est il y a un an, à Épinal, lors d’un passage aux Archives départementales des Vosges, que j’ai découvert, par hasard donc, les collections d’images anciennes qui y étaient rassemblées et conservées. Un patrimoine réveillant aussitôt quelques lointains souvenirs conservés de ces belles planches coloriées ou à découper. Comme beaucoup d’albums et jouets destinés aux enfants, ces planches exposées naturellement à des dégradations – déchirures, taches ou gribouillages –, sont devenues très rares, conservées en parfait état ! L’idée m’est donc venue de demander à Sébastien Rembert (responsable des Archives privées et iconographiques), spécialiste de ce fonds aux Archives départementales des Vosges, de constituer un échantillon de ces planches dont le chemin de fer serait le sujet principal, ou le décor approprié d’une scène de « la vie quotidienne dans les chemins de fer. » C’est ainsi qu’ont été finalement retenues 26 planches de ce fonds d’Archives, complétées par une planche bien connue qui ne s’y trouve pas, afin d’illustrer la variété des productions. Il convient d’abord que soit rappelée à cette occasion une histoire de cette spécialité d’Épinal, dont déjà en 1874, Pierre Larousse, dans son Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle, rappelait l’extrême popularité: « de même que le cognac, on trouve aujourd’hui l’imagerie d’Épinal à peu près dans le monde entier. »
En 1796, Jean-Charles Pellerin fonde l’Imagerie d’Épinal qui, jusque dans les années 1800-1810, imprime images pieuses et jeux de cartes. Peu à peu, l’épopée napoléonienne qu’illustrent telle scène de bataille ou le portrait de l’Empereur, constitue un nouveau thème à succès, prolongé même sous la Restauration puis la monarchie de Juillet ; les séries d’estampes impériales, diffusées et vendues dans toute la France par les colporteurs, assurent la prospérité de la fabrique Pellerin. Dirigée depuis 1822 par Nicolas Pellerin, le fils de Jean-Charles, et son beau-frère Pierre-Germain Vadet, la fabrique de cartes cède alors définitivement la place à la fabrique d’images, tandis que l’on recourt à de nouvelles techniques d’impression. Après la xylogravure, la stéréotypie, la lithographie utilisée à titre exclusif vers 1854- 1855 et la chromolithographie font leur apparition dans les ateliers. La production évolue aussi : de