Les Grisons, c’est grisant ! Dans le plus grand canton suisse, au carrefour de trois langues et de trois bassins européens, entre sommets alpins, vertes vallées, petites villes de charme et stations mondaines, le dépaysement est assuré. Tout en restant accessible, grâce aux trains du chemin de fer rhétique, fréquents et confortables, dont les plus célèbres sont le Glacier Express et le Bernina Express, ce dernier sur un itinéraire inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco.
Les Grisons, une Suisse dans la Suisse
À pied, en mountain bike ou à ski, toutes les saisons sont bonnes pour découvrir les Grisons, ses 937 sommets alpins, ses 615 lacs et ses 150 vallées de moyenne ou de haute altitude. Le plus grand canton suisse, qui occupe tout le coin sud-est du pays, est issu comme la Suisse d’une fédération remontant au Moyen Âge, la « Ligue grise ». Ce que traduit en allemand son nom, « Graubünden », et son qualificatif, « Bündner ». Et comme une Suisse miniature, le canton des Grisons est multilingue : il s’appelle aussi « Grischun » en romanche, langue latine parlée avec l’allemand dans les vallées du nord-ouest et du centre, et « Grigioni » en italien, parlé dans le sud. Enfin, à l’échelle du continent européen, cette région alpine est traversée par les lignes de partage entre grands trois bassins fluviaux : celui du Pô dans les vallées du sud (vers la Mer Adriatique), celui du Danube dans la vallée de l’Inn (vers la Mer noire) et celui du Rhin dans le nord-ouest (vers la Mer du Nord). C’est d’ailleurs dans les Grisons que naît le Rhin, à double titre : de l’ouest descend le Rhin antérieur (Vorderrhein en allemand, Rein anteriur en romanche), rejoint par le Rhin postérieur (Hinterrhein en allemand, Rein posteriur en romanche) à Reichenau. Un confluent que les voyageurs du Chemin de fer rhétique (Rhätische Bahn, RhB) ont tout loisir d’admirer de leur fenêtre. Ce réseau ferré métrique, dont les trains portent fièrement les armes des Grisons, tire son nom de l’ancienne province romaine de Rhétie, qui a aussi laissé son nom au massif alpin du Rätikon. Grâce à ce réseau ferré, complété par les célèbres Cars postaux suisses, les Grisons se découvrent aisément en quelques jours, du fait que les distances sont relativement courtes et les trains très fréquents. Et les différents billets forfaitaires proposés à la vente (voir en fin de dossier) simplifient la vie des voyageurs tout en leur permettant de réaliser d’importantes économies. À vous de découvrir la vieille ville de Coire, les surprenantes vallées du Rhin, le calme du Prättigau, les stations huppées de Klosters, Davos ou Saint-Moritz, l’Engadine, les paysages sauvages de la Bernina ou le très italien Valposchiavo, le tout relié par une voie ferrée inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco ! Et si vous passez par les Grisons d’ici au 30 septembre, peut-être apercevrez-vous du train les « boules » numérotées qui ont été installées à proximité des sites les plus remarquables dans le cadre du « Loto le plus grandiose du monde », organisé par le RhB. L’objectif est de photographier ces numéros et de les envoyer par mail, dans l’espoir de gagner des abonnements généraux valables six ans, des voyages en train ou des séjours dans les Grisons.
Le Chemin de fer rhétique : le réseau ferré des Grisons
Dans le canton des Grisons, la voie normale du réseau fédéral suisse des CFF ne fait que pénétrer par l’extrême nord, remontant la vallée du Rhin jusqu’à Coire. Le reste du territoire, montagneux, est le domaine exclusif du réseau métrique du Chemin de fer rhétique, à l’exception d’un tronçon du réseau voisin MGB à l’ouest de Disentis/Mustér, vers les cantons d’Uri et du Valais. Le Chemin de fer rhétique est né de la volonté d’un citoyen néerlandais, Willem Jan Holsboer (1834-1898), en réaction à la crise que traversaient les Grisons à la fin du XIXe siècle. À cette époque, après l’ouverture du premier grand axe transalpin par le Gothard, les cols alpins du sud-est de la Suisse (Julier, Septimer, Splügen et Bernardino) ont soudain été