Des syndicats hôteliers ont dénoncé, le 14
décembre, un partenariat entre le site voyages-sncf.com, filiale de la SNCF, et
Airbnb, annoncé le 11 décembre, qui incite les voyageurs à louer leur résidence
sur la plate-forme de location d’appartements entre particuliers le temps de
leur absence.
« Nous sommes choqués et en colère :
comment une entreprise publique subventionnée par l’Etat peut-elle nouer un
partenariat avec une multinationale qui use de toutes les failles du système
fiscal français pour ne déclarer que 2% de son chiffre d’affaire en France et
ne créer quasiment aucun emploi », dénonce fermement Didier Chenet,
président du GNI-Synhorcat, contacté par l’AFP. Et Didier Chenet de
s’interroger: « est-ce le rôle de la SNCF de distribuer des billets
gratuits aux frais des contribuables à une société privée?! »
Dès la fin de semaine dernière, les
voyageurs de la SNCF ont reçu quelques jours après la confirmation de la
réservation d’un voyage, un courriel personnalisé intitulé « votre voyage
vous fait gagner de l’argent ».
« Votre logement est vide pendant
votre voyage? Devenez hôte Airbnb et louez votre logement pour financer votre
voyage », peut-on lire dans le courriel, qui précise que dès qu’une
première location a été effectuée, voyages-sncf.com et Airbnb « offrent un
billet aller-retour pour une prochaine escapade en France », sous la forme
d’un bon voyage.
« Nous allons saisir le gouvernement,
le Premier ministre, en leur envoyant un courrier et nous envisageons de faire
poser une question écrite au gouvernement lors de la prochaine séance à
l’Assemblée nationale », a martelé M. Chenet.
De son côté, l’Umih, principale
organisation patronale de l’hôtellerie-restauration, a fait part de son « grand
étonnement de voir la SNCF se lancer dans une telle opération ».
« Nous allons réagir auprès de
Guillaume Pepy, mais également du ministre des Transports et des différentes
parlementaires que nous allons croiser », a assuré à l’AFP Hervé Becam,
vice-président de l’Umih.
« Comment la SNCF, qui vit avec les
moyens de l’Etat, peut-elle défendre et promouvoir l’activité d’une société
destructrice d’emploi, qui ne respecte pas les règles fiscales? »,
s’offusque Jacques Barré, président du GNC (groupement national des chaînes
hôtelières).
« Le billet de TGV est trop cher, donc
la SNCF demande à ses clients de louer leur appartement pour le financer. Nous
ne comprenons pas », a-t-il insisté.