Mauvaise surprise en Nouvelle- Aquitaine, où la fusion des trois anciennes régions s’est traduite par une hausse des tarifs de l’abonnement TER pouvant aller jusqu’à 150 % ! Alors qu’ils payaient un abonnement mensuel de 80 euros en Poitou- Charentes, certains abonnés ont en effet vu leur facture s’élever à 200 euros pour voyager sur le réseau TER de la nouvelle région (regroupant outre Poitou-Charentes, le Limousin et l’Aquitaine).
« Cette tarification a été votée en juin, sans qu’il n’y ait eu à l’époque de protestation, raconte Renaud Lagrave, le conseiller régional (PS) chargé des Transports. Un courrier a été envoyé par la SNCF aux abonnés, pour les informer et leur proposer de renouveler, avant la fin août, leur abonnement aux anciennes conditions. »07
Selon l’élu, les hausses décidées concernent 1 300 personnes (ex-abonnés du passe Mobilité créé par Poitou-Charentes) sur les 20 000 abonnés que compte la nouvelle région. Et 70 % des 1 300 personnes concernées verront leur abonnement augmenter entre 30 et 60 euros par mois, assure-t-il. Pour une minorité, la hausse pourra certes atteindre 120 euros, mais, estime l’élu, « si vous comparez le même trajet en voiture, le train sera toujours moins cher, avec l’avantage de la sécurité ».
Renaud Lagrave explique aussi que « pour ses abonnés, la région Poitou-Charentes supportait un coût de 10 millions d’euros annuels. Je vous laisse faire l’addition pour 20 000 personnes ! » Pas soutenable pour la nouvelle région, qui a retenu un nouveau principe : appliquer un tarif tenant compte des kilomètres parcourus, tout en continuant à prendre en charge 70 % du prix du billet. « Reste 30 % à la charge du voyageur, qui se fait ensuite rembourser 50 % du tarif par son employeur… », ajoute Renaud Lagrave. Par ailleurs, une tarification sociale a été mise en place ainsi que des formules avantageuses pour les jeunes et les scolaires.
Christian Broucaret, représentant régional de la Fnaut, relativise. « Avec la fusion des trois régions, il y a des perdants et des gagnants, mais les perdants représentent un tout petit nombre. » Même réaction du côté de Régions de France qui estime que dans les deux ou trois régions qui ont déjà adopté une refonte des prix permise par la liberté tarifaire, la hausse constatée est très modérée. Dans la région Grand Est, par exemple, elle ne concernerait que 5 % des abonnés.