On savait depuis le lancement du plan de redressement de Bombardier en 2015 que de l’ordre de 7 000 emplois étaient menacés dans le groupe et l’on s’attendait à ce que 3 200 des suppressions se fassent côté Bombardier Transport, c’est-à-dire les activités ferroviaires. Mais, dans le cadre des initiatives annoncées à Montréal le 21 octobre, sur les 7 500 emplois concernés à l’échelle mondiale « lorsque l’entreprise optimisera ses effectifs et spécialisera certains sites d’ici la fin de 2018 », Bombardier Transport devrait en supporter les deux tiers. C’est-à-dire quelque 5 000 postes. « Les actions particulières qui seront prises par Bombardier incluent la rationalisation des fonctions administratives et d’autres fonctions non liées à la production dans l’ensemble de l’entreprise ainsi que la valorisation de sa présence mondiale en créant des centres d’excellence pour des activités de conception, d’ingénierie ou de fabrication, tant en aéronautique qu’en transport sur rail », indique le communiqué de Bombardier.
En contrepartie, « l’impact de cette restructuration sur les emplois sera en partie compensé par des embauches stratégiques visant à soutenir l’accélération de nos programmes en croissance, notamment [les avions] C Series et le Global 7000, ainsi que les principaux contrats ferroviaires remportés. » Même si rien de très précis ne ressort des initiatives annoncées le 21 octobre – et pour cause, les pourparlers avec les représentants des salariés des différents groupes devant débuter dans les semaines qui suivent – on peut se livrer à certaines conjectures. D’une part, les usines nord-américaines, notamment au Canada, devraient particulièrement souffrir : on parle de 2 000 suppressions d’emplois outre- Atlantique. Les États-Unis ne sont pas épargnés, en particulier Plattsburgh et Pittsburgh, vu l’énorme revers subi en mars dernier avec l’attribution à CSR Sifang America (CRRC) du renouvellement de la moitié du parc du métro de Chicago (847 voitures, 1,3 milliard de dollars américains). Un marché sur lequel Bombardier comptait beaucoup. En Europe, dans le cadre de la création de pôles d’excellence, Crespin devrait faire partie des sites qui tirent globalement leur épingle du jeu, avec Hennigsdorf (près de Berlin) et Derby (au coeur de l’Angleterre). Mais ici comme ailleurs, remporter des commandes est un préalable à la survie des sites…